le parlement Le Parlement de l’Éthiopie est constitué de deux chambres: le Conseil de la Fédération le Conseil des représentants des peuples (archives)

La présidente de la Chambre haute du Parlement a démissionné lundi de son poste. Elle accuse le Premier ministre et son gouvernement de violer la loi et de vouloir imposer un pouvoir autoritaire.

La présidente de l’Assemblée nationale, Keria Ibrahim a claqué la porte juste après une allocution du chef de gouvernement. Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix, a sous-entendu qu’il resterait au pouvoir après octobre et la fin de son mandat.

L’Éthiopie au beau milieu d’une double crise, à la fois constitutionnelle et politique. Keria Ibrahim a déclaré « refuser d’être complice d’un viol de la Constitution et d’une dictature en devenir », selon RFI.

La présidente de la Chambre haute n’a pas été précise dans ses reproches, mais l’origine de son départ est claire. Les élections générales d’août ont été repoussées sine die à cause du Covid-19. Or le mandat du Premier ministre s’achève en octobre. Une situation non prévue par la Constitution.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a rejeté lundi l’idée de former un gouvernement de transition à l’expiration en octobre de son mandat, balayant une suggestion en ce sens de l’opposition, qui dit craindre une crise constitutionnelle.

Le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique devait se rendre aux urnes en août, des élections nationales au cours desquelles Abiy Ahmed souhaitait se voir conforter pour mener à bien de nouvelles réformes politiques et économiques.

Mais la commission électorale a annoncé fin mars que l’épidémie de coronavirus rendait impossible l’organisation du scrutin à temps. Par conséquent, les élections ne pourront advenir avant la fin du mandat des députés, qui expire début octobre, débouchant sur une situation délicate pour laquelle la Constitution n’offre pas de marche à suivre claire.