Le premier ministre éthiopien HAILEMARIAM DESALEGN a annoncé hier  que : « l’état d’urgence a été déclaré après un débat approfondi en conseil des ministres sur les morts et les dommages aux biens survenus dans le pays ».

Depuis fin 2015 une contestation perpétuelle contre le régime éthiopien pousse ce dernier à réprimer à tout va. Des centaines de personnes ont été tuées.

Ces mouvements de révolte populaire qui secouent l’Ethiopie sont d’une ampleur exceptionnelle depuis un quart de siècle. Ils sont menés par les deux ethnies majoritaires dans le pays à savoir les OMORO et les AMAHARA.

Et c’est là le nœud du problème qui explique l’impasse dans laquelle se situe le pouvoir contrôlé par des membres de la minorité tigréenne. Ceux-ci représentent une infime minorité de la population éthiopienne alors que les OMORO et les AMAHARA représentent l’immense majorité.

Le manque de démocratie est la cause réelle du blocage politique. L’état d’urgence n’est donc pas une réponse pertinente. Il permet de poursuivre la répression et de verser encore beaucoup de sang.

Mais une majorité consciente d’elle-même et déterminée à défendre ses droits est difficile à arrêter. État d’urgence ou pas.

Lâcher du lest et démocratiser davantage le pays est un chemin incontournable.

Le temps de la confiscation du pouvoir par une minorité est révolu en Ethiopie comme ailleurs.