Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, titulaire du prix Nobel pour la paix

Au moment où les appels internationaux pour un cessez le feu se multiplient, l’Ethiopie semble se diriger vers l’escalade. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a annoncé qu’il va rejoindre mardi le front pour mener l’armée fédérale éthiopienne dans sa guerre contre les rebelles du front de libération du Tigray (TPLF).

«A partir de demain, je serai mobilisé sur le front pour mener les forces de défense nationales (armée fédérale)», a affirmé M. Abiy Ahmed dans un communiqué publié lundi soir.

«Ceux qui veulent être parmi les fils de l’Ethiopie qui seront salués par l’histoire, levez-vous pour le pays aujourd’hui. Retrouvons-nous au front», a ajouté le Premier ministre.

L’annonce faite par le Premier ministre intervient alors que les combat font rage entre l’armée fédérale et les rebelles du TPLF dans des zones des Etats régionaux d’Afar et d’Amhara à quelque 300 km de la capitale Addis-Abeba.

Alors que les combats se poursuivent dans le nord du pays sachant qu’aucun bilan n’a été publié à ce jour par les parties au conflit, les émissaires de l’Union Africaine et des Etats-Unis poursuivent leurs initiatives pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu entre l’armée fédérale et les rebelles du TPLF.

L’Etat régional du Tigray est en proie à un conflit depuis novembre 2020, lorsque l’armée fédérale éthiopienne avait mené une offensive contre les dissidents du TPLF, après avoir attaqué le Commandement Nord de l’armée éthiopienne et pris en otage plusieurs officiers supérieurs.

 

De hauts responsables du TPLF, dont un ancien chef de la diplomatie éthiopienne, avaient été tués lors d’opérations menées par l’armée et la police fédérale dans cette région, et plusieurs autres dirigeants et officiers supérieurs ont été arrêtés et déférés devant la justice.

En mai dernier, la Chambre des Représentants du peuple (Chambre basse du parlement éthiopien), avait approuvé à la majorité la désignation du TPLF comme “organisation terroriste”.

Après une présence de huit mois au Tigray, le gouvernement fédéral avait décrété fin juin dernier, un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel au Tigray et décidé de retirer ses troupes de la région après une présence de huit mois.

Depuis cette date, le gouvernement éthiopien ne cesse de dénoncer les atrocités et les attaques commises par les rebelles du TPLF notamment dans les Etats régionaux voisins du Tigray, Amhara et Afar.