L’Erythrée célèbre ce mardi 24 mai le vingt-cinquième anniversaire de son indépendance.

Cependant l’ambiance n’est pas à la fête dans l’Etat du sud de la Mer Rouge, vidé d’un quart de sa population. Les Erythréens prennent la fuite pour échapper à l’une des pires dictatures de la planète. Les prisons y sont bondées et le désespoir de la jeunesse immense.
Les rêves de libération nationale et d’émancipation économique se sont transformés en cauchemar dans un pays enfermé dans un huis-clos totalitaire par l’ex-chef de guerre Issayas Afeworki devenu un dictateur sanguinaire.

Plus grand pourvoyeur de réfugiés de toute l’Afrique

L’homme est aussi paranoïaque, imaginant des complots ourdis par le grand voisin éthiopien qui chercherait à recoloniser l’Erythrée. Ainsi impose-t-il aux jeunes un service militaire indéfini et ne tolère aucune voix discordante.
Toute velléité d’opposition est étouffée dans l’œuf et le pays bat tous les records en matière de non respect des droits de l’homme. La presse est muselée, le régime politique verrouillé et les citoyens menacés fuient l’Erythrée par tous les moyens possibles à leurs risques et périls.

L’Erythrée est le plus grand pourvoyeur de réfugiés de tout le continent africain, un autre triste record à l’actif du régime d’Asmara. Le président Issayas Afeworki agit en toute impunité. La communauté internationale se contente de condamnations verbales et de sanctions qui n’ont pas d’impact décisif sur le pouvoir en place.

Un pays hors du temps

L’Erythrée reste donc un pays hors du temps comme la Corée du Nord en Asie, ou encore comme l’était l’Albanie d’Enver Hoxha.
Cet Etat anachronique constitue un défi que l’Union africaine et toute la communauté internationale doit relever pour restituer à ses habitants leur dignité et leur liberté confisquées.

Issayas Afeworki est un dictateur qui a déjà fait couler beaucoup de larmes. L’anniversaire du quart de siècle d’existence de l’Erythrée est peut-être une occasion pour sensibiliser l’opinion mondiale sur ses agissements intolérables et l’impératif d’y mettre fin.

 

– MMD

 

 

Image : Vue panoramique d’Asmara, capitale et plus grande ville d’Erythrée, devenue dictature sanguinaire sous le régime d’Issayas Afeworki.