L’armée égyptienne est réputée être la plus forte du continent

 

Les députés égyptiens ont approuvé lundi une possible intervention armée en Libye si les forces du gouvernement de Tripoli, soutenues par la Turquie, continuent leur avancée vers l’est du pays.

La Chambre a approuvé à l’unanimité l’envoi « d’éléments de l’armée égyptienne dans des missions de combat hors des frontières de l’Etat égyptien, pour défendre la sécurité nationale égyptienne », selon un communiqué du Parlement égyptien, relayé par l’AFP. Si le Parlement ne cite pas le nom de la « Libye » dans son communiqué, les débats eux portaient bien sur ce pays voisin.

Le vote, qui s’est tenu à huis-clos, intervient quelques jours après que le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi eut déclaré que l’Egypte ne resterait pas « inerte » dans le conflit libyen face à une « menace directe » sur sa sécurité nationale.

La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, est déchirée par une lutte d’influence entre deux pouvoirs rivaux: le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et basé à Tripoli et le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l’Est et une partie du Sud.

Le premier est soutenu par la Turquie, qui a des militaires sur place, et le second par l’Egypte voisine, les Emirats arabes unis et la Russie. Lundi après-midi, le président Sissi s’est également entretenu avec le président américain Donald Trump, au sujet de la crise libyenne, selon le porte-parole de la présidence égyptienne.

Aux antipodes sur la question libyenne, l’Egypte et la Turquie entretiennent des relations tendues depuis la destitution en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, soutenu par Ankara.

L’Egypte avait déjà averti en juin que toute avancée des forces du GNA vers l’Est pourrait déclencher une intervention militaire égyptienne. Tripoli, qui a porté ses efforts en direction de la ville stratégique de Syrte sous contrôle du maréchal Haftar, a qualifié la position égyptienne de « déclaration de guerre ».

Or, le Caire considère Syrte, qui ouvre l’accès aux gisements pétroliers libyens, comme une « ligne rouge ». La semaine dernière, le Parlement basé dans l’est de la Libye qui appuie Khalifa Haftar a dit être d’accord pour une intervention de l’armée égyptienne en cas de menace pour la sécurité des deux pays.