L’Egypte a franchi le cap des 100 millions d’habitants. Une croissance démographique qui constitue un défi majeur pour ce pays dont la population, souvent jeune et démunie, est concentrée sur une petite portion du territoire et qui est dépendante du Nil pour sa survie.
Le compteur électronique installé sur le bâtiment abritant l’Agence égyptienne pour les statistiques (Capmas), au Caire, mégalopole de 20 millions d’âmes, est passé de huit à neuf chiffres pour la première fois mardi.
Pays arabe le plus peuplé, l’Egypte occupe aussi le troisième rang à l’échelle continentale derrière l’Ethiopie et le Nigeria, et le 14e au niveau mondial.
Alors que le taux de natalité dans le pays a explosé ces 30 dernières années, avec une moyenne de 1,5 million de naissances par an, un chiffre résume cet accroissement: il y a 30 ans, en 1990, les Egyptiens n’étaient “que” 57 millions, un nombre quasi identique à la population d’un pays comme la France, à l’époque.
Ce rythme a légèrement ralenti ces dernières années, le taux d’accroissement naturel affichant une légère baisse entre 2019 et 2018 (1,78 contre 1,87%).
Mais, en Egypte, un enfant naît en moyenne toutes les 17,9 secondes, d’après le communiqué du Capmas, relayé par l’AFP. Et si les autorités tentent d’agir contre cette bombe à retardement, les campagnes de sensibilisation –telle que “Deux, ça suffit”–, lancées ces dernières années pour tenter de réduire le taux de fécondité, peinent à porter leurs fruits.
Interrogé par l’AFP mardi, Gomaa Shehata, 33 ans, employé dans un café cairote, vient d’être père pour la deuxième fois.
En 2017, le président Abdel Fattah al-Sissi lui-même avait placé la surpopulation parmi les deux principales menaces pour son pays, au côté du « terrorisme ».
A la population égyptienne s’ajoute en outre potentiellement la diaspora: environ 10 millions d’Egyptiens vivent actuellement à l’étranger, dont la plupart dans les pays du Golfe, où ils résident pour des raisons économiques, en particulier depuis les troubles créés par la révolte de 2011.