Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi

Entre la forte inflation et une monnaie dont la valeur a été divisée par deux depuis mars, la situation de la classe moyenne égyptienne est devenue très précaire.

 

Avec une livre égyptienne divisée par deux depuis mars, l’inflation a grimpé en décembre à 21,9% et les prix des denrées alimentaires ont pris 37.9% selon les chiffres officiels, la plupart des biens étant importés. 

 

Mais pour Steve Hanke, professeur à l’université John Hopkins aux Etats-Unis et spécialiste de l’hyperinflation, l’inflation atteint en réalité 101% selon ses calculs qui prennent en compte pouvoir d’achat et taux de change – officiel et au marché noir. 

 

Et, comme lors de la brutale dévaluation de 2016, là encore pour un prêt du FMI, la classe moyenne et les plus pauvres sont en première ligne. A l’époque déjà, le président Abdel Fattah al-Sissi parlait du « plus dur programme de réforme économique en Egypte » et en appelait à la mère de famille et à ses sacrifices pour tenir les cordons de la bourse.

Avant la récente dévaluation, 60% des 104 millions d’Egyptiens étaient sous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

 

Au milieu des inégalités notoires en Egypte, la classe moyenne est « difficile à définir », concède Soha Abdelaty, de l’Université américaine du Caire, cité par l’AFP. Mais une chose est sûre : « avec la brusque montée de l’inflation, ceux qui étaient loin du seuil de pauvreté pourraient s’en rapprocher », le salaire moyen annuel atteignant officiellement 2.150 euros.