À l’invitation du grand Imam de la mosquée Al Azhar, Ahmed El-Tayeb, le Pape François effectue une visite de deux jours en Egypte à partir d’aujourd’hui. C’est un voyage historique comme le fut celui de Jean Paul II en l’an 2000.
Toutefois celui-ci a lieu dans un contexte de violence et d’extrême tension entre musulmans et chrétiens coptes égyptiens. Il y a seulement deux semaines, pendant les célébrations des fêtes de Pâques, deux attentats ont eu lieu dans deux églises et ont fait 45 morts et des dizaines de blessés.
Le traumatisme affecte encore la communauté copte qui demande aux autorités étatiques de mieux la protéger. La visite du Pape va leur apporter un soulagement bienvenu et l’attitude du grand Imam va aussi les réconforter.
Le problème est que le pays est presque dans un état de guerre civile depuis quelques années avec l’élection puis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi emprisonné par les militaires putshistes.
L’Egypte, en vérité, est depuis des décennies le théâtre d’un combat terrifiant entre les frères musulmans et l’armée pour le contrôle du pouvoir.
Les Coptes sont les victimes de cette lutte sans merci et aussi de la volonté des islamistes de les éliminer du pays. Le Pape François apporte un message de paix qui va réconforter les Coptes mais aussi tous les chrétiens d’Orient qui se sentent menacés. L’engagement du grand imam est à saluer même si son pouvoir est très limité. Il est certes un symbole mais certainement pas une autorité reconnue par l’ensemble des musulmans. L’équivalent du Pape n’existe pas en islam.
Toutefois cette rencontre au Caire est un événement de haute portée politique qui re-dynamise le dialogue islamo-chrétien.