L’Egypte a vécu hier le plus meurtrier attentat terroriste sur son sol qui a fait 305 tués et 109 blessés.
Les Djihadistes ont ciblé la mosquée Al Rawda, l‘ont encerclée, y ont fait exploser une bombe et ont attendu les fidèles qui tentaient de fuir pour les mitrailler. Cette stratégie criminelle terrifiante démontre que les terroristes qui ont, cette fois, assassiné des musulmans et non des coptes, ne respectent aucune vie humaine. Et mènent un combat barbare contre l’humanité.
C’est pourquoi toute la classe politique égyptienne responsable a condamné cette tuerie et fustigé la barbarie de ses auteurs. Mais cela ne suffit pas. Il faut, pendant les trois jours de deuil national, agir par des prières certes mais aussi par des prises de positions publiques pour inviter le peuple égyptien à renforcer son unité contre les terroristes islamistes. Ces derniers ternissent l’image de la religion musulmane qui est une religion de paix, d’amour, de solidarité, d’égalité et de respect des autres. Ces terroristes ne sont donc pas des musulmans mais des assassins et des criminels à combattre et à réduire.
Justement le président Al Sissi s’y est engagé et la traque des tueurs a déjà porté des fruits car nombre d’entre eux ont été éliminés par les forces de sécurité. Le problème est que l’Egypte vit une situation politique complexe avec des enjeux multidimensionnels.
Il y a les difficultés économiques, les défis de la sécurité aux frontières notamment avec la Libye, les questions géopolitiques qui gangrènent le Moyen-Orient etc…
Puissance arabe de premier plan par sa population et son armée, le pays de Nasser est difficile à gérer sans un régime fort. C’est pourquoi les militaires s’y succèdent au pouvoir et l’expérience démocratique qui avait porté Mohamed Morsi à la présidence avait tourné court. Aujourd’hui le pays est encore à la croisée des chemins et fait face à une résurgence du terrorisme islamiste qui sévit depuis de longues années.
Les Frères musulmans sont une partie de l’équation, les difficultés économiques et sociales, une autre avec les failles du système démocratique.
En visite à Paris récemment le président Al Sissi a certainement apprécié le silence du président Macron qui a refusé de lui faire la leçon sur le respect des droits de l’homme. Macron a été amical et politiquement correct. Pas sûr qu’une telle attitude soit la meilleure pour aider un pays ami.
L’éducation à la démocratie authentique d’abord et sa pratique ensuite sont les chemins de l’avenir pour une Egypte réconciliée avec elle-même et acceptant sa diversité qui est source d’enrichissement pour l’ensemble du peuple.