L’ancien chef de la rébellion ivoirienne et ex-Premier ministre Guillaume Soro, a déposé plainte à Paris contre le procureur d’Abidjan, ont fait savoir jeudi ses avocats. Soro fait l’objet d’un mandat d’arrêt sous l’accusation d’avoir préparé « une insurrection civile et militaire ».

« Les avocats de M. Guillaume Soro ont déposé, une plainte auprès du Procureur de la République de Paris pour des faits de captation illicite de la vie privée, diffusion illégale, de montage illicite et de tentative d’escroquerie au jugement », selon son cabinet de communication, cité par l’AFP.

Ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, qui a annoncé sa candidature à la présidentielle d’octobre 2020, avait tenté le 23 décembre de revenir en Côte d’Ivoire, après six mois à l’étranger. Mais, après avoir appris qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, Soro était reparti en avion vers l’Europe. Plusieurs de ses proches dont des députés ont été ensuite arrêtés.

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« Cette plainte fait suite à la diffusion d’un enregistrement par le procureur de la République, Richard Adou, lors d’une conférence de presse au tribunal de première instance d’Abidjan, le 26 décembre et qui a motivé par ce dernier l’émission d’un mandat d’arrêt international contre M. Guillaume Soro », dit le communiqué.

Selon le certificat daté du 22 janvier, Soro a porté plainte « contre X » et contre le procureur Richard Adou mais aussi contre trois autres personnes qu’il soupçonne d’avoir participé à l’enregistrement de ses conversations.

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Longtemps allié au président Alassane Ouattara, qu’il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro s’est ensuite brouillé avec lui, jusqu’à la rupture début 2019. Soro, figure de la vie politique ivoirienne et populaire parmi la jeunesse, ambitionnait de bousculer l’échiquier politique ivoirien pour la présidentielle de 2020.

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait 3.000 morts, le scrutin s’annonce tendu. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes