Simone Gbagbo

Pour la première fois depuis sa sortie de prison, il y a deux ans, l’ancienne Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, s’est exprimée hier mardi 11 août. Et c’était pour demander au Président Alassane Ouattara, d’« amnistier » son époux et de lui délivrer un passeport, afin de « faciliter la réconciliation » dans le pays, à trois mois de la Présidentielle. L’ex chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement par la Cour pénale internationale, (CPI), a introduit une demande de passeport pour rentrer en Côte d’Ivoire.

Lors d’un point de presse, Simone Gbagbo, (69 ans), a indiqué : « Je voudrais appeler le chef de l’Etat à prendre un décret d’amnistie pour rendre Laurent Gbagbo éligible. Que Laurent Gbagbo se présente à l’élection Présidentielle ou pas, qu’il soit éligible », dans des propos rapportés par l’AFP.  « Je l’invite à lui délivrer un passeport diplomatique. Il y a droit », a poursuivi la Vice-présidente du Front populaire ivoirien , (FPI, opposition), le parti créé par Laurent Gbagbo. « Les arguments utilisés pour justifier le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale sont des arguments juridiques très discutables. D’ailleurs, le procès qui a conduit à cette condamnation est lui-même politique et injustifiable », a encore dit Simone Gbagbo, demandant également l’amnistie pour Guillaume Soro, l’ancien Président de l’Assemblée nationale en exil en France et de M. Blé Goudé.

L’ancien Président ivoirien ne figure pas, en effet, sur la liste électorale. Selon le président de la Commission électorale indépendante, (CEI), toute personne condamnée à une privation de ses droits civiques est rayée des listes électorales. Ce que dénoncent les souteneurs de Laurent Gbagbo.

Pour rappel, la justice ivoirienne a condamné, en novembre 2019, Laurent Gbagbo, par contumace, en appel, à vingt ans de prison, pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, (BCEAO), pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Un mois plus tard, l’ex chef des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé, proche de Gbagbo, sera condamné à la même peine pour des crimes commis pendant cette crise, qui avait fait quelque 3 000 morts.

Laurent Gbabgo, Président de la Côte d’Ivoire entre 2000 et 2010, a été acquitté par la CPI de crimes contre l’Humanité et libéré après sept ans de détention à La Haye. Toutefois, la Procureure de la CPI, Mme Fatou Bensouda, a introduit une demande d’appel qu’examine encore la Cour.

Pour sa part, le Gouvernement ivoirien a affirmé dernièrement qu’il est en train de traiter la demande de passeport de M. Gbagbo que son parti, le FPI pousse à se présenter à la prochaine élection Présidentielle, prévue dans trois mois en Côte d’Ivoire.