Les gestes d’apaisement politique se sont multipliés vendredi en Côte d’Ivoire où des exilés, partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, sont rentrés après dix ans d’exil
. Et ce, au moment où était annoncée la libération d’une centaine de prisonniers accusés de violences liées à la présidentielle de 2020.

Six partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont d’anciens cadres de son parti, ont atterri à Abidjan en provenance du Ghana sous la houlette du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), en accord avec le gouvernement ivoirien, au nom de la « réconciliation nationale ».

Les exilés, parmi lesquels figurent l’ancien ministre du Budget, Justin Katinan Koné, et la sœur cadette de Laurent Gbagbo, Jeannette Koudou, ont été accueillis à l’aéroport par plusieurs dizaines de militants, selon l’AFP.

Parmi les exilés de retour figure aussi Damana Pikass, qui s’était rendu célèbre en arrachant des mains d’un membre de la Commission électorale des résultats par région qu’il était en train de lire en direct à la télévision, qui allaient donner vainqueur Alassane Ouattara face à Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2010.

Ce refus de Gbagbo d’admettre sa défaite avait provoqué une grave crise post-électorale qui avait fait quelque 3.000 morts.

Le retour des exilés précède celui attendu de Laurent Gbagbo lui-même, après son acquittement le 31 mars par la justice internationale de crimes contre l’humanité commis pendant cette crise.

Début avril, le président Ouattara avait annoncé que Gbagbo était libre de rentrer en Côte d’Ivoire – depuis Bruxelles où il vit actuellement – quand il le souhaitait, mais aucune date n’a encore été arrêtée. Des discussions sont en cours entre le gouvernement et le FPI pour fixer les modalités et la date de ce retour.

Alassane Ouattara a été réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat controversé lors d’une présidentielle boycottée par l’opposition, ayant donné lieu à une crise électorale qui a fait une centaine de morts et un demi-millier de blessés entre août et novembre 2020.

La tension est néanmoins retombée ces derniers mois, les élections législatives de mars s’étant déroulées dans le calme et avec la participation de l’opposition.