Le président de l’Assemblée nationale et le chef de l’Etat ont eu un tête à tête vendredi soir au palais présidentiel à Abidjan. Rien de plus normal, sauf que cela ne s’était pas produit depuis plus de deux mois. Parce que Soro était en dehors du pays. Cette longue absence a alimenté beaucoup de spéculations politiciennes renforcées par les découvertes de caches d’armes et l’arrestation de proches de Soro.

De retour depuis plus de dix jours, le président de l’Assemblée nationale avait balayé d’un revers de main toute divergence avec le chef de l’Etat. Et sa rencontre avec celui-ci tendrait à confirmer ses dires.

Quoiqu’il en soit cette audience au sommet est la bienvenue pour rassurer tous les ivoiriens épris de paix.
Il ne faut pas oublier que ce pays a traversé les pires moments avec la guerre civile qui a abouti à la chute du régime Gbagbo.

Toutefois cette seule rencontre, si elle décrispe la situation ; elle ne met pas fin aux interrogations concernant les relations entre Soro et ses camarades du RDR. Ce parti-qui est aussi le sien- a tenu son congrès en son absence et les adversaires de Soro y occupent maintenant les premières places. Pour qu’une réconciliation véritable ait lieu ; il va falloir opérer des réajustements en son sein et surtout desserrer l’étau autour des partisans de Soro ciblés par le gouvernement.

Seule une action énergique du président Ouattara peut décanter la situation sur ce plan. La Côte d’Ivoire ne peut pas se payer le luxe d’une guéguerre qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur tous les plans.

Son économie qui est l’une des plus dynamiques du continent, a des potentialités exceptionnelles. Le management du président Ouattara est d’une redoutable efficacité avec des résultats probants.

Le problème est la lutte de succession enclenchée depuis l’annonce de sa décision de prendre sa retraite politique en 2020 à la fin de son deuxième et dernier mandat. Il s’agit donc de gérer les tensions inéluctables entre les jeunes ambitieux qui se voient tous calife à la place du calife. Mais l’autorité d’un président sur le départ-même si c’est dans plus de 2 ans- est pour le moins problématique.

À l’économiste Ouattara de passer la main à l’homme politique, chef de l’Etat pour agir avec fermeté. Pour tenir ses troupes ! Pour que, lorsque le moment sera venu, le jeu démocratique permette de trancher. Et que le peuple souverain choisisse librement son leader.