« Pas concerné, pas informé ». Au procès du bombardement de la localité ivoirienne de Bouaké en Côte d’Ivoire en 2004, Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur, a renvoyé sur ses collègues de la Défense et des Affaires étrangères la responsabilité des errements de l’enquête.
« C’est formidable, vous avez donné un cours magistral. J’étais un peu comme un étudiant qui écoute son professeur, bouche bée », a lancé Jean Balan, l’avocat de nombreuses familles de victimes, cité par l’AFP.
De Villepin a livré à la Cour d’assises de Paris un témoignage fluide et complet, commente l’AFP, pendant deux heures, répondant à chaque question sans la moindre hésitation. Mais son brio n’impressionne pas Me Balan, dont le travail sur le dossier depuis quinze ans n’est pas étranger à la tenue de ce procès atypique où trois accusés – un pilote bélarusse et deux officiers ivoiriens – sont jugés en leur absenc, car introuvables.
Mais l’avocat sait aussi qu’il a peu de prise sur lui dans cette affaire où le ministère de l’Intérieur n’est, sur le papier, pas en première ligne. « C‘est précisément la ligne de défense de M.de Villepin, qui précise dès le départ qu’il n’a été « ni présent, ni associé, ni informé » des grandes décisions du dossier franco-ivoirien, géré selon lui par le « triangle Elysée-Défense-Affaires étrangères ».
Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense à l’époque, a été convoquée à la barre, selon l’AFP et aura l’occasion de lui répondre.