Le décès du Premier ministre ivoirien, et candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle, bouleverse le jeu politique en Côte d’Ivoire. Amadou Gon Coulibaly est mort mercredi à Abidjan des suites de problèmes cardiaques à 61 ans.
Greffé du cœur en 2012, Amadou Gon Coulibaly, dit « AGC », était revenu il y a près d’une semaine de France après deux mois d’hospitalisation pour des problèmes cardiaques. Quelques jours après avoir annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, Alassane Ouattara, qui a évoqué la perte d’un « fils » et d’un « jeune frère », avait désigné en mars son « plus proche collaborateur depuis 30 ans » comme son successeur et candidat du parti au pouvoir à la présidentielle.
Passé le choc du décès, la question va inévitablement se poser: qui va représenter le parti d’Alassane Ouattara à la présidentielle ?
« C’est un moment très difficile sur le plan humain, affectif, mais aussi sur le plan politique, il nous laisse un grand vide », a réagi Adama Bictogo, un des ténors du parti présidentiel, cité par l’AFP. « Le président du parti (Alassane Ouattara) s’adressera aux militants dans les jours qui viennent », a-t-il ajouté.
Selon des observateurs, le parti au pouvoir n’avait pas de plan B, en cas de forfait de Gon. Ou plutôt la seule solution envisagée est une nouvelle candidature de Ouattara. Nul doute que ceux qui pressaient le président de briguer un troisième mandat vont relancer leur demande. Il pourrait s’il l’accepte retrouver de vieilles connaissances: le PDCI sera donc représenté par Henri Konan Bédié, 86 ans.
L’autre grande formation d’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), n’a pas encore fait connaître sa position. Son fondateur, l’ex-président Laurent Gbagbo, (au pouvoir de 2000 à 2010) est en liberté conditionnelle depuis son acquittement par la Cour pénale internationale, et son retour en Côte d’Ivoire est incertain. Aucun jeune n’a émergé pendant son absence et certains évoquent aussi sa candidature. Ce serait en quelque sorte le remake de la présidentielle de 2010 qui avait débouché sur une violente crise post-électorale de plusieurs mois et 3.000 morts.