La course aux présidentielles est ouverte.

Comme il fallait s’y attendre les candidatures de l’ex-président Laurent Gbagbo et de l’ex-premier ministre Guillaume Soro ont été rejetées parce que tous les deux ont été condamnés par la justice ivoirienne et ne jouissent plus de leurs droits civiques.

Le premier a été condamné à 20 ans de prison pour l’Affaire du “Braquage de la BCEAO” (banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) lors de la crise de 2010/2011 et le second, en 2018 pour « recel de détournements de deniers publics » à la même peine de 20 ans de détention.

En fait le dépôt des candidatures par les partisans de ces deux hommes politiques vivant, actuellement en dehors de la Côte d’Ivoire, était une simple manœuvre politicienne qui ne pouvait prospérer.

Gbagbo attend toujours la suite de son procès à la CPI et Soro s’est exilé en France où il devrait faire face à de nombreuses plaintes déposées par des citoyens ivoiriens et français qui l’accusent de toutes sortes de méfaits commis à Bouaké, notamment pendant la guerre civile. Les rendez-vous judiciaires de Gbagbo et Soro ne sont pas près de prendre fin.

La tentative désespérée de leurs partisans de « forcer » leur candidature à l’élection présidentielle s’est, quant à elle, brisée sur le mur du Droit que le conseil constitutionnel de la République de Côte d’Ivoire a érigé avec la rigueur qui sied.

D’ailleurs les juges constitutionnels ivoiriens ont exercé la même fermeté imposée par la loi à 38 autres candidatures, éliminant ainsi 40 candidatures sur 44. Quatre (4) candidatures ont donc été validées au total, à savoir celles de Ouattara, de Bédié, de Pascal Affi Ngessan et de Kouadio Konan Bertin. Pourtant ce tamis implacable du juge constitutionnel devrait favoriser un regroupement des opposants si et seulement si leur objectif était de faire échec au régime en place.

Mais, tel n’est pas le cas car les ego surdimensionnés des uns et des autres et les contradictions irréductibles entre opposants « tête d’affiche » empêchent toute unité d’action. Ils iront donc en rangs dispersés contre Ouattara qui a un boulevard pour réaliser « son coup KO ». Maintenant les finalistes sont connus et il faut reconnaître que Ouattara est déjà en pole position.