La course aux présidentielles est ouverte.

L’ancien président Henri Konan Bédié, chef du principal parti d’opposition ivoirien, et Pascal Affi N’Guessan qui fut Premier ministre de l’ex-président Laurent Gbagbo, ont déposé jeudi leur candidature à la présidentielle du 31 octobre.

A 86 ans, Konan Bédié, chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ambitionne de revenir au pouvoir plus de vingt ans après avoir été renversé par un coup d’Etat qui a mis fin à sa présidence (1993-1999).

Il retrouvera comme en 2010 au premier tour le président Alassane Ouattara, avec qui il avait scellé une alliance jusqu’à la rupture de 2018. Mercredi, la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) a annoncé vouloir déposer une candidature de Gbagbo, même si elle a peu de chances d’être validée.

Rappelons que ces trois hommes avaient été les trois rivaux du scrutin de 2010 qui a débouché sur la crise post-élecorale ayant fait 3.000 morts après le refus du président Gbagbo de reconnaître sa défaite.

Acquitté en première instance des accusations de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), Gbagbo est en liberté conditionnelle en Belgique dans l’attente d’un éventuel procès en appel.

Il a été radié des listes électorales à la suite de sa condamnation en 2018 par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour le “braquage” de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), pendant la crise post-électorale.

L’ancien Premier ministre de Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, 67 ans, a lui aussi déposé sa candidature. Il a pris le contrôle légal du Front populaire ivoirien (FPI) fondé par Laurent Gbagbo mais les partisans les plus fervents de l’ancien président sont regroupés au sein d’une faction qui ne le soutient pas. Les candidats ont jusqu’à lundi minuit pour déposer leurs dossiers et ne doivent pas être nécessairement présents physiquement.

Le président Alassane Ouattara a déposé le sien lundi, appelant à « la paix » après les violences qui ont fait au moins huit morts depuis l’annonce qu’il briguerait un troisième mandat. Elu en 2010 puis réélu en 2015, le chef de l’Etat, 78 ans, avait initialement annoncé en mars son intention de ne pas se représenter et de passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci est décédé brutalement le 8 juillet d’un infarctus.