Un premier couac majeur, voire une brèche vient de se produire dans l’échafaudage bâti par Ouattara pour propulser son premier ministre Gon Coulibaly comme successeur.
En effet le ministre des Affaires étrangères et naguère fidèle du président Ouattara a démissionné du gouvernement, pour marquer son désaccord par rapport au choix porté sur le chef du gouvernement comme candidat du RHDP.
Amon-Tanoh a ainsi confirmé que ses ambitions présidentielles étaient avérées et qu’il refuse de se plier aux desiderata de Ouattara.
L’homme avait souhaité, à haute voix, l’organisation de primaires pour désigner le candidat du RHDP. Ce qui lui avait fait subir une colère sourde du chef de l’Etat qui ne lui adressait plus la parole et qui l’a sommé de se clarifier sa position.
S’étant absenté de la rencontre du 12 mars du RHDP qui a abouti à la mise sur orbite de la candidature de Gon Coulibaly, parce qu’il se trouvait à l’étranger, Amon-Tanoh a cherché, depuis, à jouer à cache-cache. Jusqu’à sa démission actée aujourd’hui.
Que va-t-il faire maintenant ? Logiquement ouvrir un autre front anti-RHDP et rejoindre les opposants du PDCI, du FPI et des pro-Soro.
La question est de savoir s’il fait le poids et s’il a les moyens de ses ambitions ?
Une analyse concrète de la situation concrète pousserait à le classer parmi les « poids plumes » de la politique ivoirienne.
Il n’a ni troupes, ni moyens financiers conséquents, sauf à détenir une « botte secrète ».
Mais sa dissidence fait grincer la machine bien huilée du RHDP et Ouattara devrait craindre qu’elle soit contagieuse …comme le coronavirus.
C’est, sans doute l’espoir secret de Amon-Tanoh qui joue les rebelles.
Ouattara est quelqu’un de méthodique et de très rigoureux ; il est aussi un homme d’Etat prévoyant qui a certainement prévu des « cas de dissidence » et des actions pour y faire face.
Si le cas est isolé, il sera facile d’en réduire les effets négatifs, avant qu’il ne soit exploité par les autres opposants.
Il appartient au RHDP, dans son ensemble de relever le défi, avec ses ténors qui ont, une bonne occasion de manifester leur unité et leur adhésion autour du choix porté sur Amadou Gon Coulibaly.
Sinon la brèche ouverte par l’ex-ministre des Affaires étrangères pourrait donner des idées à d’autres qui n’osent pas se déclarer et qui continuent de ronger leur frein.