Le front populaire ivoirien(FPI), ou plus précisément une fraction de cette formation politique, a décidé de soutenir la candidature de Pascal Affi Nguessan à la présidentielle du 30 octobre prochain.
Ce dernier, ancien lieutenant de Laurent Gbagbo, a choisi d’y aller « du fait de l’empêchement de son ex-mentor » qui, non seulement attend une décision de la CPI pour savoir s’il va faire face à un procès en appel ou pas. Et qui, déjà condamné en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison pour le « braquage de la BECEAO » a vu son nom enlever des listes électorales comme prévu par la loi.
Gbagbo n’a aucune chance d’être candidat, mais ses partisans irréductibles ne veulent rien comprendre. Pour eux c’est « Gbagbo ou rien » ! Le FPI est d’ors et déjà fracturé et, en fait, l’est depuis la chute de son fondateur .
En ce qui concerne la candidature de Nguessan, elle favorise le candidat RHDP qui va profiter de la division de l’opposition éclatée entre un PDCI amputé de nombre de ses militants qui ont rejoint la coalition présidentielle et/ou ont tourné le dos à Bédié dont la candidature est pour eux un retour vers le passé voué à l’échec.
FPI et PDCI, canal historique son des adversaires qui nourrissent l’un envers l’autre une inimitié profonde.
Faut-il rappeler qu’en 2010,Bédié avait choisi Ouattara contre Gbagbo ?
Quelque soit le retournement de situation actuel, le FPI qui a volé en éclats n’apportera pas un soutien conséquent au candidat PDCI.
Sans oublier, que la « faction Simone Gbagbo » du FPI n’a pas encore pris position et tout laisse croire qu’elle ne soutiendra ni Nguessan, ni Bédié.
L’union de l’opposition théorisé dans certains cercles adeptes de la politique-fiction est tuée dans l’œuf par la candidature déclarée de Affi Nguessan.
Eternel numéro 2, Nguessan n’a ni charisme ni représentativité nationale.
C’est aussi le cas de Kablan Duncan qui a démissionné du poste de vice-président mais s’est gardé, jusqu’ici, de s’engager dans la course présidentielle.
S’il est réaliste, il ne tentera pas le diable en se lançant dans une aventure sans lendemain à 77 ans.
Quand à l’opposition ivoirienne, en général, ce n’est pas demain la veille qu’elle se réveillera de son sommeil dogmatique tant qu’elle restera prisonnière des positions extrémistes de Bédié et de Gbagbo.
L’ethnicisme est une impasse théorique et démocratique. Tous les pays du monde et surtout les pays africains sont terre de diversité et de brassage, de tolérance et d’humanisme authentique. Le message de la haine ne peut y prospérer.
En Côte d’Ivoire, la référence est bien la démarche politique d’ouverture du père fondateur Felix Houphouet Boigny.
Le RHDP s’inscrit dans la défense de cet héritage. Le FPI et le PDCI, version Bédié ont choisi de s’en éloigner. A tort !