Le président Alassane Ouattara est confiant

L’élection présidentielle ivoirienne a quand même eu lieu, samedi 31 octobre, malgré l’appel au boycott et les menaces de l’opposition d’empêcher la tenue du scrutin. Le vote a, toutefois, été émaillé d’incidents et plusieurs bureaux n’ont pas pu ouvrir, alors que des violences ont causé des morts. Sans surprise, les premiers résultats tombés, hier dimanche, donnent largement le président sortant, Alassane Ouattara vainqueur, alors que l’opposition appelle à une « transition civile ».

Des troubles importants ont secoué la Côte d’Ivoire, samedi, lors de l’élection présidentielle. L’opposition déplore 30 personnes victimes pour la seule journée d’hier, alors que le gouvernement n’a donné aucun bilan officiel. L’opposition a également avancé d’autres chiffres : le taux de participation notamment, qu’elle estime à moins de 10%, selon RFI.

Dans tous les cas, protégée par un important dispositif policier, la Commission électorale a commencé, hier dimanche, à annoncer des résultats partiels de l’élection en direct à la télévision. Les premiers chiffres communiqués, au compte-gouttes, donnent une avance considérable à Alassane Ouattara, qui brigue un troisième mandat.

Mais avant cela, le porte-parole de la coalition de l’opposition, Pascal Affi Nguessan, qui faisait partie des candidats inscrits, a lu une déclaration depuis la résidence du président du PDCI, Henri Konan Bédié. « Les partis et groupements politiques de l’opposition constatent la fin du mandat » du président Ouattara et « appellent à l’ouverture d’une transition civile afin de créer les conditions d’une élection présidentielle juste, transparente et inclusive », a déclaré l’ancien Premier ministre ivoirien, dans des propos rapportés par lexpress.fr.

Ainsi, l’opposition « appelle à la mobilisation générale des Ivoiriens pour faire barrage à la dictature et à la forfaiture du président sortant Alassane Ouattara », a ajouté Affi N’Guessan, qui souligne que ses camarades et lui ne reconnaissent pas cette élection et constatent la fin du mandat du président Ouattara.

De son côté, le directeur exécutif du RHDP, Adama Bictogo, toujours cité par RFI, a dénoncé les déclarations de l’opposition, l’accuse d’avoir manipulé et armé des jeunes et d’être responsable des débordements de samedi dernier.  Selon lui, les opposants «se mettent en marge des lois de la Constitution » en menaçant les institutions. Toutefois, il a demandé au gouvernement de «faire preuve de fermeté » pour assurer la protection des Ivoiriens et « met en garde » directement les opposants.

Plus de 5000 bureaux de vote n’ont pas ouvert

Dans un communiqué publié dans l’après-midi l’organisation de la société civile Indigo, qui avait un millier d’observateurs sur le terrain, toujours selon RFI, a indiqué que 23% des bureaux de vote sont restés fermés toute la journée du samedi. Soit plus de 5 000 bureaux qui n’ont pas ouvert en raison de menaces sur les agents de la CEI, d’attaques contre des centres de vote, de destruction du matériel, ou bien de barricades. Parmi les districts les plus touchés, Goh Djiboua, Lacs, Lagunes, Sassandra- Marahoué, Yamassoukro et la Vallée de la Bandama, toujours selon Indigo.

L’organisation déclare avoir enregistré 391 incidents de violences, d’intimidations, de suspicions de bourrages d’urnes, mais également de personnes ayant pu voter dans un bureau alors qu’elles ne figuraient pas sur les listes électorales et n’avaient pas de document requis. Elle rapporte aussi des affrontements communautaires avec pertes de vie humaine, sans donner de chiffres.

Tous ces incidents n’ont pas permis « l’expression massive et sereine du suffrage pour une partie importante de la population », selon Indigo.

De son côté, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, a publié un communiqué pour se féliciter, dimanche soir, du bon déroulement du scrutin sur toute l’étendue du territoire national et dans la diaspora, malgré « des incidents relevés dans un nombre limité de localités ».