Le climat restait tendu dimanche en Côte d’Ivoire au lendemain de violences ethniques qui ont fait au moins deux morts dans le sillage de la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat.

Au moins, deux personnes sont mortes à Divo (200 km Nord-Ouest d’Abidjan) dans les affrontements de samedi, portant à une dizaine le nombre de morts depuis début août. « Une personne évacuée au CHR (Centre hospitalier régional) a succombé de ses blessures ce (dimanche) matin », selon une source hospitalière à Divo, citée par l’AFP, faisant état « de plusieurs blessés graves à la machette ».

Un adolescent est quant à lui décédé samedi dans l’incendie d’un maquis-bar de Divo, selon plusieurs habitants. L’annonce, le 6 août, de la candidature de M. Ouattara à la présidentielle du 31 octobre avait dégénéré en trois jours de violences pour un bilan d’au moins six morts, une centaine de blessés et 1.500 déplacés.

Vendredi et samedi, de nouvelles violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays, la veille et le jour de l’investiture du chef de l’Etat comme candidat de son parti, lors d’un grand meeting rassemblant plusieurs dizaines de milliers de militants au stade Houphouet-Boigny d’Abidjan.

Elu en 2010 puis réélu en 2015, Ouattara, 78 ans, avait annoncé en mars son intention de passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci est décédé le 8 juillet d’un infarctus.

Comme la précédente, la Constitution, révisée en 2016, limite à deux les mandats présidentiels. Les partisans de M. Ouattara affirment que la révision a remis le compteur des mandats à zéro, mais ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.

A Divo, les affrontements de samedi ont opposé des jeunes de l’ethnie locale dida et des jeunes dioula, une ethnie du Nord du pays favorable à Ouattara, selon de nombreux habitants.

Une mission comprenant le député Famoussa Coulibaly, le maire et ministre de l’Equipement Amédé Koffi Kouakou, le préfet ainsi que des élus et responsables locaux étaient sur place dimanche.

A Bonoua (Sud-Est), fief de l’ex-première dame Simone Gbagbo, les violences ont aussi dégénéré samedi en affrontements entre jeunes abourés (ethnie locale), proche de l’opposition et jeunes dioulas. Des incidents ont aussi eu lieu à Gagnoa, le fief de l’ex-président Laurent Gbagbo, chassé du pouvoir en 2011 à l’issue d’un conflit consécutif à une présidentielle contestée l’opposant à M. Ouattara.