Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), un des deux grands partis de la coalition au pouvoir, a menacé dans une conférence de presse dimanche dernier, d’aller seul aux élections locales d’octobre. Il a également annoncé l’exclusion des frondeurs favorables au parti unifié.
Les élections municipales et locales seront sans doute une répétition générale des intrigues politiques à un moment charnière pour la Côte d’Ivoire. Ces consultations électorales se déroulent à un an de la présidentielle 2020. Et déjà le jeu des alliances livre ses premiers secrets.
Le PDCI seul aux municipales ou presque
À trois mois des élections municipales et régionales programmées le 13 octobre, le président ivoirien Alassane Ouattara fait pression sur le PDCI pour qu’il rejoigne le nouveau « parti unifié » qu’il a lancé le 16 juillet, en vue de l’élection présidentielle de 2020.
Dimanche, lors d’une conférence de presse, le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kakou Guikahue, a prévenu que son parti ira seul à ces élections locales, si le RHDP Parti unifié est mis en avant. « Le PDCI y participera en RHDP en tant que Groupement Politique mais pas en RHDP, comme Parti Unifié », a-t-il indiqué.
Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) était jusqu’ici une coalition électorale formée depuis 2005 par le PDCI et le Rassemblement des Républicains (RDR), du président Ouattara. Mais il est devenu lundi 16 juillet un véritable parti, regroupant le RDR et des personnalités politiques du PDCI et d’autres petits partis.
Le PDCI a refusé de rejoindre l’union, car il exigeait du RDR un accord préalable pour qu’un candidat unique issu des rangs du PDCI soit désigné pour l’élection présidentielle de 2020. Ce que le RDR a refusé. Le PDCI, dirigé par l’ex-président Henri Konan Bédié, a donc choisi de maintenir une position de fermeté vis-à-vis du parti unifié.
Un jeu d’alliances qui pourrait faire tomber des masques
Fustigeant une vague d’indiscipline et de désinformation qui souffle sur le PDCI, Maurice Kakou Guikahue a également annoncé l’exclusion de 18 cadres du parti qui se sont déclarés publiquement favorables au parti unifié RHDP.
Au premier rang des exclus figure Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre des Ressources animales et halieutiques, qui avait lancé début juillet au sein du PDCI un mouvement dissident favorable au RHDP. Sont exclus aussi le ministre des Sports Paulin Danho et un secrétaire d’État, Felix Anoblé.
« Ces personnes ne peuvent ni parler ni agir au nom du PDCI ni arborer les insignes du PDCI », a déclaré Maurice Kakou Guikahue. « Ils se sont exclus d’eux-mêmes en choisissant de devenir militants du parti unifié RHDP ».
Vendredi dernier, le PDCI avait déjà annoncé des premières sanctions, radiant de son secrétariat exécutif huit de ses cadres, dont sept ministres, favorables au parti unifié.