La crise politique en Côte d’Ivoire s’intensifie d’un cran.

Le Président Alassane Ouattara réélu président de la Côte d’Ivoire pour un troisième mandat, selon les résultats provisoires publiés par la CEI, hier mardi, ne compte pas laisser le terrain à l’opposition, qui a décidé de mettre en place un Conseil national de transition après avoir boycotté l’élection. Un peu après la publication des résultats, hier après-midi, les forces de l’ordre ont encerclé la maison de l’ancien président, Henri Konan Bédié, dans le quartier de Cocody, à Abidjan. Plusieurs responsables de l’opposition regroupés dans la résidence, ont été arrêtés.

Des palettes en flamme barraient l’accès de plusieurs routes, à Cocody, signe de la tension qui régnait dans ce quartier chic d’Abidjan. Des policiers s’employaient à éteindre les brasiers, tirant des grenades lacrymogènes pour disperser les protestataires, rapporte Le Figaro.

Non loin de là, la villa de l’ancien président Henri Konan Bédié, devenue QG de l’opposition. Un imposant dispositif policier était déployé autour de la maison en début d’après-midi, bloquant les accès. Bédié, (86 ans), est à l’intérieur avec sa garde rapprochée. De même que l’ancien Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, son allié pour la circonstance. Devant la porte de la maison, quelques gendarmes affectés à la protection de l’ex président Bédié.

En fin d’après-midi, la police finit par entrer sans trop de heurts dans la demeure. Mais personne ne touche à Henri Konan Bédié, en raison de sa stature de chef d’Etat, souligne le média français, qui ajoute qu’une trentaine de ses proches, dont Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif du PDCI sont arrêtés. Ils seront finalement reconduits chez eux et maintenus à domicile.

Pascal Affi N’Guessan, porte-parole de l’opposition avait déclaré, lundi, qu’il considère le pouvoir «vacant». Le lendemain, l’opposition annonçait la mise en place d’un Conseil national de transition, présidé par Henri Konan Bédié et, pour la suite, un gouvernement.

La communauté internationale appelle à l’apaisement

L’Union européenne qui a indiqué qu’elle « prend note de l’annonce des résultats provisoires » de l’élection, a, toutefois, fait part de sa « vive préoccupation concernant les tensions, provocations et incitations à la haine » autour de ce scrutin. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dit attendre « de l’ensemble des parties prenantes » un apaisement du climat et une reprise du dialogue, dans un communiqué publié mardi matin.

Pour sa part, l’Union africaine, affirme que les inquiétudes sont réelles, et que les propositions à faire aux différentes parties pour apaiser les tensions sont à l’étude, reconnaissant qu’il faut agir vite, avant que les choses ne se dégradent.

Lors d’un appel téléphonique au président Alassane Ouattara, dimanche dernier, le président français, Emmanuel Macron a également appelé à l’apaisement, l’ouverture et la réconciliation, selon Africa Intelligence, repris par RFI.  L’Elysée qui a fait part de « quelques inquiétudes », a précisé que ses messages s’adressent aussi à l’opposition.