Les autorités ivoiriennes ont émis un mandat d’arrêt contre Guillaume Soro.

La justice ivoirienne n’a pas l’intention d’accepter la demande de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples(CADHP) et de « surseoir à l’exécution du mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro ».
En effet, suite à l’acte posé par la CADHP le 22 avril 2020, le ministre de la communication et des médias, Sidi Tiémoko Touré a déclaré que : « les procédures engagées par la justice ivoirienne sont en cours ».
Le propos est ferme et sans équivoque : le mandat d’arrêt est en cours et doit être exécuté.
Les personnes déjà arrêtées et qui sont au nombre de 19, des « complices de Soro » restent incarcérées.
La fermeté de l’Etat ivoirien est parfaitement compréhensible au vu des actes d’accusations gravissimes portés contre Soro et ses partisans : « détournements de deniers publics, blanchiment de capitaux, financement du terrorisme, complicité et faits de présomption graves de tentative d’atteinte à l’autorité et l’intégrité du territoire ».
Dans le contexte politique actuel de la Côte d’Ivoire, avec l’élection présidentielle annoncée pour le 31 octobre 2020 qui suscite passions et ambitions, les activités toxiques qui peuvent rallumer le feu des dérives sanglantes de la fin du régime Gbagbo doivent être combattues avec rigueur et persévérance.
La sécurité publique et la paix sociale sans lesquelles, l’Etat de Droit ne peut s’enraciner, exigent, de la part des autorités, une vigilance de tous les instants, pour agir de manière efficace et sans faiblesse.
La CADHP n’ignore pas les péripéties tragiques de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, mais elle ne peut se substituer à la justice d’un pays souverain et, du reste, elle n’a pas porté de jugement de fond sur les « actes d’accusation », comme elle ne remet pas en cause le bien fondé du mandat d’arrêt.
C’est pour quoi, elle ne demande pas son annulation, mais « un sursis à exécution ».
Le problème est qu’une telle requête n’est pas pertinente et ne saurait prospérer dans un pays où « une tentative de déstabilisation » et plus précisément « tentative d’atteinte à l’autorité et à l’intégrité du territoire » a été découverte.
La gravité de la menace est telle qu‘elle oblige les responsables ayant en charge le pouvoir d’Etat d’user de l’autorité conférée par la loi pour protéger la République et ses Institutions.
Rien de moins, dans un pays où plus de 3000 personnes ont péri lors d’une guerre civile qui n’a pas encore révélée tous ses drames.
Les hommes d’Etat privilégient l’éthique de responsabilité qui se conjugue avec la recherche optimale de l’efficacité.
Il n’est pas question de permettre à des comploteurs -Guillaume Soro n’a pas nié l’authenticité de l’enregistrement révélé par le procureur de la République et dans lequel il parle ouvertement d’une sédition- de se retrouver à l’air libre et d’avoir ainsi la possibilité d’agir.
On peut comprendre aisément la fermeté de l’Etat ivoirien qui a donc écarté d’un revers de main la demande de la CADHP.