Les partisans de Laurent Gbagbo, toujours en Belgique, ont annoncé mercredi qu’ils allaient déposer un dossier en son nom, alors que l’ex-chef d’Etat ne s’est pas encore prononcé publiquement sur le sujet.
« EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté) informe les Ivoiriens et la communauté internationale qu’il déposera la candidature du président Laurent Gbagbo selon les procédures prévues », a affirmé le président de la coalition, Georges Armand Ouegnin, lors d’une déclaration au siège du Front Populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo.
EDS, qui comprend notamment les GOR (« Gbagbo ou Rien »), la faction qui lui est restée loyale au sein du FPI, a protesté mercredi contre la confirmation de la radiation des listes électorales de Laurent Gbagbo par la justice ivoirienne.
La radiation de Laurent Gbagbo « relève de la pure manœuvre politicienne mise en œuvre pour empêcher son retour en Côte d’Ivoire et empêcher sa candidature par une instrumentalisation de la justice », a dénoncé M. Ouegnin, cité par l’AFP.
Laurent Gbagbo est toujours en liberté conditionnelle en Belgique dans l’attente d’un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale, qui l’a acquitté en première instance de l’accusation de crimes contre l’humanité.
Il a le droit de voyager à condition que le pays d’accueil accepte sa présence, mais il n’a pour le moment pas de passeport. Son avocate accuse les autorités de le lui refuser, celles-ci parlent de « traitement » en cours.
Si la candidature de Gbagbo, 75 ans, devenait réelle, la Côte d’Ivoire retrouverait au premier tour les trois grands rivaux de l’élection de 2010. Elle avait débouché sur une crise qui avait fait 3.000 morts, née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire du président Alassane Ouattara.
Le président Ouattara, 78 ans, a déjà déposé son dossier pour briguer un troisième mandat controversé alors que l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999), 86 ans, devrait le faire jeudi. Kouadio Konan Bertin, dit KKB, un dissident du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition) l’a pour sa part fait mercredi.
Laurent Gbagbo entretient le mystère autour de ses intentions pour la présidentielle. Son ancien Premier ministre, Pascal Affi Nguessan, qui a obtenu le contrôle légal du FPI, a lui déjà annoncé sa propre candidature.
Les candidats ont jusqu’à lundi minuit pour déposer leurs dossiers et ne doivent pas nécessairement être présents physiquement, selon la Commission électorale indépendante. L’éligibilité relève du Conseil constitutionnel.