Des tirs à Abidjan et Bouaké mettent en exergue la nouvelle rébellion des soldats ivoiriens. Ce mouvement d’humeur menaçant prouve, encore une fois, que la « paix des casernes » n’est toujours pas un objectif atteint.

Parce que les engagements pris par l’Etat de payer 12 millions de Fcfa à chaque mutin au mois de janvier dernier n’a pas été respecté. Une première avance de 5 millions a bien été payée mais c’est tout. Il reste donc 7 millions à compléter pour chaque soldat concerné.

Le nouveau sursaut de colère qui ébranle Abidjan et Bouaké serait lié au fait que certains responsables des mutins voudraient renoncer aux 7 millions restants. Le gros des troupes ne l’entend pas de cette oreille car beaucoup ont fait des prêts et doivent rembourser. L’Etat est en difficulté avec les chutes drastiques des prix du cacao mais doit faire face à ses propres engagements.

Le problème est que cette situation n’est pas tenable à long terme car le pays est devenu l’otage des soldats mutins. Ces derniers qui ont réussi à faire plier l’Etat par le chantage ne vont pas changer de méthode. Même si les 12 millions promis sont intégralement versés, demain d’autres revendications vont être soulevées. Et la force sera utilisée par les soldats s’ils ne sont pas désarmés.

Le président Ouattara qui fait sont dernier mandat a ouvert la boite de Pandore et va le regretter le reste de son magistère. C’est toute la classe politique ivoirienne qui est interpellée face à une crise profonde.

La Côte d’Ivoire a besoin d’une véritable réconciliation nationale. Celle-ci se bâtit. Elle ne se décrète pas.