La mutinerie des soldats continue de plus belle à Bouaké où la ville est sous leur coupe. Plus que jamais ils exigent le paiement du reliquat de 7 millions de FCFA que reste leur devoir l’Etat. Au total 8400 soldats sont concernés et avaient déjà reçu chacun 5 millions au mois de janvier comme acompte.
Le régime ivoirien cherche à se dérober à ses engagements face à des difficultés conjoncturelles liées à la chute des prix du cacao. Ainsi malgré un taux de croissance de 8%, tous les ministère sont sommés de réduire leur budget de 5 à 10%.
Les soldats mutins eux exigent le respect des accords conclu avec l’Etat et donc le paiement intégral de la somme de 7 millions de FCFA. Ils sont dans leurs droits. Le régime ne peut pas justifier un quelconque volte-face. C’est même irresponsable. Il ne fallait pas s’engager dans cette voie qui va déstabiliser le pays pour longtemps. En attendant le moindre mal est de payer pour rétablir la paix sociale. Ensuite une réorganisation de l’Armée s’impose pour mieux intégrer les ex-rebelles. Sinon il y aura encore et toujours des révoltes et des coups de force.
L’Etat ivoirien a déjà perdu la face depuis le début. Il doit boire le calice jusqu’à la lie. Si Abidjan persiste dans sa position de fermeté, alors la porte serait ouverte à des dérives sanglantes. Les ex-rebelles n’ont rien à perdre.