L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire vient de faire une rentrée politique remarquable sur la scène ivoirienne :
En lançant officiellement son parti politique : le Mouvement des générations capables (MGC) ,le 20 août et ,en annonçant sa disponibilité à compétir lors de la présidentielle de 2025, « si son parti soutient sa candidature »…
Les trois dinosaures de la politique ivoirienne (Ouattara, Bédié et Gbagbo monsieur), qui semblent fermer la porte aux jeunes générations, vont avoir à qui faire.
Une dame de fer, qui naguère ,était la vraie cheville ouvrière du parti (Front patriotique ivoirien), qu’elle dirigeait en tandem avec son époux, Laurent, qui a entamé une procédure de divorce contre elle et qui rêve de revanche politique.
Simone Gbagbo a des partisans déterminés, notamment dans la communauté Bété. Elle pourrait aussi brandir un flambeau féministe qui pourrait ratisser un peu plus large.
Evidemment, elle ne pèse pas le même poids que les trois dinosaures ,pris individuellement.
Cependant, elle a un avantage politique certain sur son ex-mari qui est gracié ,mais non amnistié et ne peut donc pas être candidat à la future Présidentielle.
En effet, l’ex-Mme Gbagbo a été amnistiée par Ouattara et jouit donc de tous ses droits civils et politiques.
Ouattara avait-il envisagé le scénario qui s’écrit actuellement devant ses yeux ?
Il est permis d’en douter.Il avait certainement agi par « sentimentalisme » et peut-être, dans une volonté de réconciliation nationale.
Pour le moment, il doit constater que la situation politique s’est cristallisée et malgré les actes symboliques posés (rencontres à deux et à trois, grâce accordée à Gbagbo, apaisement etc.),un affrontement politique dur se dessine pour 2025.
Ce sera, certainement le dernier entre les trois dinosaures, s’ils finissent par y aller. Mais il risque d’être très chaud.
Si Simone Gbagbo se présente ,alors la donne va changer ,en défaveur de son ex-mari, dont elle siphonnera une partie de l’électorat. Que ce dernier participe ou non à la Présidentielle.
Il y aura un parfum de règlement de compte familial pour solder des différends politiques et privés.
Une question majeure est de savoir si l’ex-dame de fer a les moyens de ses ambitions, question financement ?
Ouattara aurait intérêt à une « division approfondie » de l’ex-couple présidentiel,car leur affaiblissement profiterait à sa formation, le RHDP.
Quid de Bédié ? Que fera-t-il en 2025 ?
Ce qui serait raisonnable est qu’il prenne sa retraite politique ; mais si sa santé le lui permet, rien ne le lui interdit.
Laurent Gbagbo a une épée de Damoclès au-dessus de la tête et n’a pas sa destinée en main.
`Va-t-il jouer en finesse ou en force ,pour peser sur le choix de Ouattara ?
Il peut soulever des foules et allumer des brasiers politiques.
On le voit, la Côte d’Ivoire est encore et toujours à la croisée des chemins.
La paix qui y règne est fragile et cette situation doit inquiéter toute la sous-région, car ce pays est bien la locomotive économique de l’UMOA.
Même si 2025 semble éloigné, la Côte d’Ivoire, comme les autres pays de la zone, vit une campagne électorale permanente.
La sortie de Simone Gbagbo en est une illustration.
C’est un vrai problème parce que les populations sont prises en otage par les politiciens carriéristes, abonnés aux manœuvres et autres intrigues pour forcer le destin.
En ces temps de crise sanitaire et économique, de vrais enjeux de cohésion nationale et régionale ,devraient mobiliser les vrais panafricanistes.
Non des calculs politiciens qui fusent comme des plans sur la comète.