Laurent Gbagbo et l’ex-chef des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé ont été acquittés par la Cour pénale internationale (CPI).

Le ministre ivoirien de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, a annoncé jeudi sa prochaine rencontre à Bruxelles avec Laurent Gbagbo pour parler des modalités de son retour en Côte d’Ivoire.

« La semaine prochaine, je vais à Accra » rencontrer des exilés ivoiriens et de là « je vais à Bruxelles rencontrer Laurent Gbagbo », a déclaré M. Konan Bertin dans un entretien à l’AFP. Il n’a pas précisé la date de la rencontre mais, a-t-il dit, « le principe en est acquis », avec l’accord du président Alassane Ouattra. « C’est en son nom que j’agis ».

Les « conditions » du retour de l’ancien président Gbagbo seront discutées, selon le ministre qui l’a qualifié « d’acteur majeur » de la vie politique ivoirienne dont « l’avis doit être pris en compte ». Il a estimé qu’un retour doit être « négocié pour consolider la paix sociale ».

Il a également prévu de rencontrer à La Haye un très proche de Gbagbo, Charles Blé Goudé, acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), qui attend aussi de pouvoir rentrer dans son pays.

 

Un retour très attendu

La semaine dernière, le parti de Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), s’est inquiété du retard pris dans un retour que l’ex-chef de l’Etat avait espéré en décembre dernier après l’obtention de deux passeports, un ordinaire et un diplomatique.

Le FPI, qui va mettre en place le 24 février « un Comité national d’accueil », a appelé le gouvernement « à réunir, dans un délai convenable, les conditions du retour effectif en Côte d’Ivoire du président Laurent Gbagbo ».

Le retour de Gbagbo est un des points en discussion entre le pouvoir et l’opposition qui ne reconnaît pas la réélection fin octobre 2020 du président Alassane Ouattara, estimant son troisième mandat inconstitutionnel.

Toutefois, le chef de l’Etat a déjà assuré à plusieurs reprises qu’il était favorable à un retour de Laurent Gbagbo. Ce dernier, qui a dirigé la Côte d’Ivoire de 2000 à 2010, n’avait déjà pas reconnu la victoire de Ouattara à la présidentielle de décembre 2010.

Arrêté en avril 2011 après une violente crise post-électorale ayant fait quelque 3.000 morts, il avait été transféré à la CPI de La Haye pour y être jugé pour crimes contre l’humanité. Acquitté en janvier 2019, il vit depuis à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda.

La CPI a refusé une demande de liberté sans condition, mais a autorisé Gbagbo à quitter la Belgique si le pays où il souhaite se rendre accepte de le recevoir.