Contre toute attente, le président ivoirien Alassane Ouattara vient d’annoncer qu’il ne comptait pas se présenter pour une troisième mandat à la tête du pays. Laissant planer le doute depuis quelques mois sur cette question, le Chef de l’Etat a donc finalement décider de ne pas se représenter pour les présidentielles prévues en octobre 2020. « Je vous annonce solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération » a-t-il affirmé devant les parlementaires du Sénat et de l’Assemblée nationale réunis en Congrès extraordinaire.
Ouattara n’a pas prévu d’amendements majeurs au niveau de la constitution. Exposant les détails de cette révision, Il a évoqué des questions telles que la nomination du vice-président après l’élection ou quelques aménagements juridiques et a profité de la situation pour parler de sa décision qui a pris tout le monde de court.
La Constitution ivoirienne n’autorise que deux mandats, mais M. Ouattara, 78 ans, élu en 2010, puis réélu en 2015, estimait avoir le droit de se représenter en raison du changement de Constitution en 2016, ce que contestait l’opposition, rapporte la presse du jeudi qui rappelle que le discours de Ouattara a été très bien accueilli par la classe politique et la société civile dans ce pays. L’annonce d’Alassane Ouattara a été saluée dans les rangs de l’opposition également.
A rappeler que depuis la mort du « père fondateur » de la Côte d’Ivoire Felix Houphouet Boigny en 1993, la vie politique était dominé par le trio de rivaux: Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié (président 1993-1999) et Laurent Gbagbo (2000-2010). Aujourd’hui, Henri Konan Bédié, qui aura 86 ans lors du scrutin n’a pas écarté l’idée de se présenter. Quant à Laurent Gbagbo, qui en aura 75, est lié à la décision de la Cour pénale internationale qui doit statuer sur son sort.