En exil depuis 2019, Guillaume Soro, ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire, a annoncé sur X son intention de rentrer dans son pays natal. Sous le coup d’une condamnation à la prison à perpétuité pour atteinte à la sûreté de l’État, il n’a pas précisé de date pour son éventuel retour.
“J’annonce ici et maintenant que je mets fin à mon exil car il m’est pénible de vivre loin de ma terre ancestrale et natale d’Afrique.” Sans préciser la date de son retour, l’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a affirmé, dimanche 12 novembre au soir sur son compte X (ex-Twitter), qu’il allait mettre fin à son exil, entamé en 2019.
Dans cette vidéo de cinq minutes où il apparaît en costume cravate, barbe grisonnante, Guillaume Soro, 51 ans, affirme qu’on a “tenté de (l’) arrêter” à l’aéroport d’Istanbul le 3 novembre afin de l’extrader en Côte d’Ivoire mais assure se porter “très bien”.
Il a également détaillé s’être rendu successivement en France, en Belgique, à Dubaï et “jusqu’aux confins du continent asiatique” ces dernières années, accusant le président ivoirien, Alassane Ouattara, d’avoir “entrepris de déclencher une féroce chasse internationale à l’homme”, à son encontre.
“Je n’irai pas plus loin dans mon exil, je refuse d’être fugitif. Je ne suis coupable d’aucun forfait”, poursuit-il, affirmant vouloir “contribuer à la réconciliation des fils et des filles” de la Côte d’Ivoire.
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié Nord du pays dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d’admettre sa défaite.
Il était alors devenu le premier chef du gouvernement d’Alassane Ouattara, puis président de l’Assemblée nationale en 2012, avant une rupture début 2019 en raison, selon plusieurs observateurs, des ambitions présidentielles de Guillaume Soro.
Déjà en exil, Guillaume Soro avait été condamné en son absence à Abidjan en juin 2021 à la prison à perpétuité pour “atteinte à la sûreté de l’État”, accusé d’avoir fomenté une “insurrection civile et militaire” visant à renverser le régime d’Alassane Ouattara en 2019. Son appel avait été jugé irrecevable.
En avril 2020, il avait déjà été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics. Cette condamnation avait justifié l’invalidation de sa candidature à la présidentielle de 2020, remportée par Alassane Ouattara.