Comme de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire tente de protéger ses prisons du coronavirus qui pourrait faire des ravages dans un univers surpeuplé et insalubre.
La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Michelle Bachelet a appelé à la libération de détenus à travers le monde. Un appel suivi par plusieurs pays africains, comme le Burkina Faso, le Niger, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie et la Côte d’Ivoire pour décongestionner le système.
« Il faut faire des efforts pour éviter que le virus n’arrive dans les prisons parce qu’une fois que ça arrive, ça devient très, très difficile à gérer », prévient Steven Ako Tanga, coordinateur Protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Côte d’Ivoire, cité par l’AFP.
Ainsi la Côte d’Ivoire est en train de libérer 2.000 personnes en fin de peine ou ayant commis des infractions mineures. Mais le problème de la surpopulation carcérale demeure: ce pays d’Afrique de l’ouest compte 20.000 détenus pour 7.000 places dans ses 33 prisons. La célèbre Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan), une des plus grandes prisons d’Afrique, accueille à elle seule 7.000 prisonniers pour 1.500 places théoriques, selon l’AFP. Une situation dangereuse quand on connait le caractère contagieux du Covid-19.
Pour le moment, la Côte d’Ivoire est relativement peu touchée par l’épidémie de coronavirus, avec 654 cas et six décès, selon le dernier bilan officiel mercredi.
Parmi les mesures prises, l’interdiction des visites, le confinement pendant 15 jours des nouveaux détenus, la création de cellules d’isolement…L’administration a même organisé des “simulations” de cas pour élaborer un processus qui prévoit l’isolement des codétenus d’un éventuel malade.