L’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro

La tension ne faiblit pas en Côte d’Ivoire après la publication des résultats de l’élection présidentielle consacrant la réélection d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat. L’opposition qui a boycotté le scrutin a annoncé la mise en place d’un Conseil national de transition. Ce à quoi a répondu le gouvernement en place, arrêtant plusieurs opposants, mis en résidence surveillée depuis mardi après-midi. De Paris où il se trouve en exil, l’ancien chef rebelle, Guillaume Soro a appelé, hier mercredi, les forces de défense et de sécurité ivoiriennes à agir.
La tension monte d’un cran en Côte d’Ivoire entre le pouvoir et l’opposition. Après l’arrestation d’une trentaine d’opposants, mardi dernier, au domicile de l’ancien président Henri Konan Bédié, tous mis en résidence surveillée depuis, Guillaume Soro a réagi, hier mercredi, dans un discours diffusé sur les réseaux sociaux. L’ex chef rebelle a réaffirmé le point de vue de l’opposition, constatant la vacance du pouvoir présidentiel. Il s’est dit prêt à poursuivre la mise en place de la transition et a surtout appelé les corps constitués et les forces de défense et de sécurité, à agir.
« Je demande à vous soldats, sous-officiers, officiers supérieurs et officiers généraux de notre armée, de vous regarder dans le miroir de votre âme et de votre conscience et d’agir pour stopper les tueries, pour préserver notre pays de pogroms, pour préserver la paix et la concorde. Agir pour redonner à notre Constitution ses lettres de noblesse », a-t-il déclaré

Le gouvernement ivoirien interpelle la France

Le gouvernement ivoirien n’a pas tardé à réagir, par la voix de son porte-parole adjoint, Mamadou Touré, selon qui, ce discours est tout simplement inacceptable.
« Les propos de Guillaume Soro sont d’une extrême gravité. Guillaume Soro s’inscrit dans une logique de sédition. Guillaume Soro est dans une logique de coup d’État, depuis d’ailleurs plusieurs années. Une procédure à son encontre a lieu en Côte d’Ivoire au sujet de ses velléités de déstabilisation. Apparemment, Guillaume Soro n’a pas renoncé. D’ailleurs, nous nous étonnons que ces propos aient pu se tenir sur le territoire français et nous espérons que les autorités françaises réagiront », a-t-il indiqué dans des propos rapportés par RFI.
Mamadou Touré a ajouté que Guillaume Soro ne peut pas continuer à utiliser impunément le territoire français pour déstabiliser la Côte d’Ivoire.
Lundi dernier, la mission d’observation électorale de la CEDEAO en Côte d’Ivoire avait exhorté les institutions impliquées dans le processus électoral à « prendre note des défis » associés au scrutin présidentiel, les invitant à répondre à toutes les préoccupations permettant d’assurer « une continuité de l’Etat dans la sécurité et le dialogue ».