Le premier ministre Amadou Coulibaly et le président Alassane Ouattara

Quelque 5.000 personnes se sont rassemblées dimanche à Yamoussoukro à l’appel de partis d’opposition, pour dénoncer un projet de révision constitutionnelle en Côte d’Ivoire.

« Non à la modification de la constitution », ont scandé les manifestants, réunis tant à l’appel du Front populaire ivoirien (FPI), fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, que du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), de l’ex-président Henri Konan Bédié ou de formations proches de l’ancien Premier ministre Guillaume Soro.

« Nous ne sommes pas dans un royaume, nous sommes dans une République et en République on vote. Nous ne voulons pas de la modification de la constitution de M. Ouattara » a lancé le secrétaire général du FPI, Assoa Adou, cité par l’AFP.

Le président Alassane Ouattara, qui a annoncé le 5 mars qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, a dévoilé plusieurs modifications mineures de la nouvelle Constitution qu’il avait fait adopter en 2016.

Parmi celles-ci, la suppression du ticket « Président – Vice-président », celui-ci devant être finalement nommé par le président après le scrutin. La révision devrait être adoptée sauf surprise par l’Assemblée et le Sénat réunis en Congrès où le parti de M. Ouattara dispose d’une majorité écrasante.

« Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour dire non à la modification de la constitution » a déclaré Maurice Kakou Guikahoué, le secrétaire exécutif du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), de l’ancien président Henri Konan Bédié, qui n’a pas assisté au rassemblement, selon l’AFP.

Les intervenants ont aussi demandé au gouvernement que la carte d’identité qui sera nécessaire pour le scrutin présidentiel du 31 octobre soit gratuite. Elle coûte 5000 FCFA (7,5 euros).

Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire avant la présidentielle d’octobre. Elle se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.