L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, lors d’une audience devant la CPI.

Rebondissement dans le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Fatou Bensouda, procureure de la CPI a demandé à ce qu’il soit rejugé en appel. Selon elle des erreurs de procédure ont entaché le procès qui avait abouti à l’acquittement, après 7 ans d’emprisonnement.

Cette volte-face qui a marqué l’audience d’hier qui était censée être consacrée aux conditions de mise en liberté de Gbagbo et de Blé Goudé a fait l’effet d’une bombe. Et a surpris aussi bien les avocats de Gbagbo que le juge du tribunal. Ce dernier a demandé aux protagonistes de lui soumettre, par écrit, ce jour, leurs arguments.

Si l’éventualité d’un nouveau procès est retenue, Gbagbo et Blé Goudé devront attendre encore des mois à la Haye (pour Blé Goudé) et à Bruxelles (pour Gbagbo), en semi-liberté. Si ce n’est pas le cas le juge pourrait leur rendre leur totale liberté ou non. Mais ce serait difficile, dans le second cas de figure, de justifier les contraintes imposées jusqu’ici. Sauf à tenir compte de considérations politiques internes en Côte d’Ivoire où un retour de l’ex-président Gbagbo, dans le contexte préélectoral actuel, serait synonyme d’ « incendie social ».

De toutes les façons Gbagbo est déjà jugé et condamné, par contumace, dans son pays. S’il décide de s’y rendre, il sera arrêté et ses partisans vont manifester et s’attaquer aux forces de l’ordre. C’est pourquoi les avocats de l’Etat ivoirien ont plaidé hier pour le maintien de Gbagbo dans les liens de la détention, ou à tout le moins, en semi-liberté. Ils sont en faveur d’un deuxième procès qui établirait la culpabilité de l’ancien président.

Les avocats de ce dernier ne l’entendent pas de cette oreille et exigent que leur client qui a été acquitté soit libéré et qu’il puisse jouir de tous ses droits. Suite du feuilleton judiciaire aujourd’hui. Wait and see.