Les négociants de cacao de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, ont dénoncé mardi à Abidjan le monopole des multinationales du chocolat et exigé une plus grande part des contrats de commercialisation du cacao.
« Il faut absolument que les six multinationales qui achètent en Côte d’Ivoire à travers leurs filiales aient l’obligation d’allouer systématiquement 20% à 30% de chacun de leurs contrats aux transformateurs et exportateurs Ivoiriens », a déclaré Fabien Guei, porte-parole du Groupement des négociants ivoiriens (GNI), cité par l’AFP.
« Il ne s’agit pas de les écarter du marché ivoirien, mais de permettre aux opérateurs ivoiriens de participer durablement à la commercialisation externe du cacao de leur pays et cela de manière plus juste et équilibrée », a poursuivi Fabien Guei.
Pour le GNI, il faut « mettre fin au monopole » du groupe helvétique Barry Callebaut, numéro un mondial du chocolat industriel, de Olam (Singapour), Cargill (Etats Unis), Ecom (Suisse) et des groupes français Sucden et Touton.
Six multinationales dominent le marché ivoirien
Ces six multinationales dominent le marché ivoirien des exportations en achetant la quasi-totalité de la production nationale de cacao dont plus de 80% est acheminée vers l’Europe. « Ces multinationales privilégient l’approvisionnement et l’exportation de fèves à travers leurs filiales installées en Côte d’Ivoire », poursuit le porte-parole du GNI en déplorant « un verrou exercé sur la transformation locale ».
Le GNI regroupe des sociétés nationales d’exportations de café et de cacao dont 12 exportateurs de fèves et 3 transformateurs, représentant environ 300.000 tonnes. « 85% de la récolte ont été vendues » au cours de la campagne de commercialisation qui a débuté en octobre 2020, selon le GNI.
La Côte d’Ivoire produit 40% du cacao mondial. L’or brun représente 10% du PIB ivoirien et, avec 40% des recettes d’exportation, constitue le premier pourvoyeur de devises du pays, selon la Banque mondiale.
Le pays compte près d’un million de producteurs qui fournissent un revenu à cinq millions de personnes, soit environ un cinquième de la population. Il produit environ 2 millions de tonnes par an, mais n’en transforme que moins de 500.000.