L’attaque terroriste qui a visé la caserne militaire de Ndotré, à Abobo, une commune de la capitale ivoirienne, il y a 48 heures, a fait trois morts chez les assaillants et un blessé léger parmi les soldats. C’est le bilan officiel publié par les autorités.

Les terroristes étaient au nombre de 20, qui ont déferlé sur la caserne, à bord de motos et véhicules de transport.

Première interrogation : Comment ont-ils pu arriver jusqu’à ce lieu stratégique, même si c’était en pleine nuit, vers une heure du matin ?

L’audace des assaillants pose aussi question car, depuis l’attaque terroriste meurtrière contre Grand Bassam, en 2016 qui avait fait 18 morts, la Côte d’Ivoire n’avait plus subi d’agression, à l’intérieur de ses frontières.

Certes, récemment, un commando jihadiste avait ciblé un camp militaire, au Nord du pays, près de la frontière Burkinabé.

La récurrence des attaques, cette année doit être prise au sérieux car elle témoigne d’une volonté des terroristes-jihadistes de mener une expansion de leurs activités criminelles dans le pays qui est frontalier, à la fois du Mali et du Burkina, deux Etats où ils sont infiltrés. Et agissent presque quotidiennement.

 

La Côte d’Ivoire, cependant est une autre paire de manches, si on ose dire, car elle a des moyens importants, une armée bien organisée et bénéficie d’une stabilité politique renforcée par la participation inclusive aux dernières législatives.

La tension politique a beaucoup baissé et les terroristes ne peuvent donc pas profiter  du contexte actuel.

Mais, ils cherchent manifestement à déstabiliser le pays et à saper son boom économique.

Les attaques récurrentes au niveau de la frontière Nord et cette nouvelle incursion jusqu’à Abidjan, sont des signes inquiétants  à prendre très au sérieux.

Aqmi et l’EI, mis presque hors d’état de nuire en Syrie et en Irak, essaient de se redéployer en Afrique, notamment au Sahel et n’épargnent aucun Etat.

La menace est globale et continentale, en ce qui concerne l’Afrique.

L’assaut mené contre la ville de Palma, au Mozambique est une preuve tangible de cette poussée jihadiste sur le continent. L’attaque a été revendiquée par l’Etat islamique.

Elle a réussi dans un premier temps, avant d’être repoussée par les forces mozambicaines.

La zone qui était visée  est riche en hydrocarbures, notamment.

Les jihadistes sont bien à l’offensive en Afrique et tous les Etats devraient organiser un front uni contre eux.

Le Sahel joue sa survie, les Etats frontaliers du Lac Tchad n’arrivent pas à se défaire de Boko Haram, les Shebabs ont phagococité la Somalie et constituent une menace mortelle pour toute l’Afrique de l’Est.

La Côte d’Ivoire est devenue une cible et  elle doit se mobiliser pour défendre sa liberté et sa sécurité. Tous les Ivoiriens devraient en faire une cause sacrée.

L’Etat a les moyens de garantir cette sécurité comme il l’a démontré depuis les attaques de 2016 à Grand Bassam.

Le problème est que la lutte anti-terroriste est permanente et exige une vigilance de tous les instants.