C’est ce lundi que le Kenya et la Somalie vont se retrouver devant la Cour internationale de justice de La Haye pour une dizaine de jours. L’objet est le différend entre les deux pays à propos de la délimitation de leur frontière maritime. Une zone de 100 000 km2 riche en poissons et en hydrocarbures.

La plus haute cour des Nations Unies ouvre, aujourd’hui, des audiences sur un différend de frontière maritime entre la Somalie et le Kenya, dans une affaire qui a mis à rude épreuve les relations diplomatiques des deux pays voisins.

Les audiences publiques de la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye se tiendront jusqu’au 24 mars dans un «format hybride» en raison de la pandémie de coronavirus. Certains membres de la Cour assistant aux débats en personne, tandis que d’autres participeront à distance via un lien vidéo.

Pour la Somalie, sa frontière maritime avec le Kenya suit le tracé de la frontière terrestre, en s’enfonçant dans l’océan vers le Sud-est. De son côté, le Kenya affirme que sa frontière avec la Somalie suit une latitude horizontale d’Ouest en Est. Dans le triangle entre les deux tracés, se trouvent 100 000 km² de territoire maritime et au moins trois blocs sous-marins renfermant du pétrole et du gaz, mais également très riches en poissons. Autant dire qu’il s’agit d’un enjeu économique majeur pour les deux pays.

Cette bataille judiciaire entre les deux voisins dure depuis près de sept ans, rappelle RFI. Et c’est la Somalie qui en est à l’origine. En effet, le 28 août 2014, elle introduisait auprès de la Cour internationale de justice de La Haye une « instance » contre le Kenya sur un « différend relatif à la délimitation maritime dans l’Océan indien ».

Depuis, plusieurs actes de procédure s’en sont suivis. Et ce lundi après-midi, les avocats de chaque pays vont plaider, à tour de rôles. La Somalie débutera, puis suivra le Kenya. Chaque pays répondra ensuite aux objections de l’autre. La décision de la Cour, qui sera sans appel, sera rendue ultérieurement.

Dimanche, les journaux kényans ont rapporté que le gouvernement de Nairobi avait décidé de ne pas participer aux débats de ce lundi, citant «la perception de partialité et de réticence» de la CIJ «à répondre aux demandes de report des audiences» en raison de la pandémie, selon France 24. Toutefois, aucune annonce officielle n’a été faite dans ce sens.