La publication, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo devenue virale, fait polémique au Cameroun. Montrant des hommes armés, présumés militaires camerounais, exécuter deux femmes et leurs enfants, accusés d’être des complices du groupe terroriste nigérian Boko Haram, la vidéo fera l’objet d’une enquête ordonnée par la présidence.
« Fake News » selon le gouvernement.
Après la polémique provoquée par la publication de la vidéo sur les réseaux sociaux, le gouvernement n’a pas tardé à réagir. Son porte-parole, Issa Tchiroma Bakary a dénoncé mercredi soir une « fake news ». Le responsable n’a pas hésité à qualifier cette vidéo d’horrible trucage. Poursuivant son intervention, le responsable gouvernemental a fait savoir que « le chef de l’État, Paul Biya, a prescrit l’ouverture d’une enquête conformément aux usages en la matière ».
Pour appuyer ses propos, M. Tchiroma Bakary a tenté d’avancer certains arguments démontrant le trucage sur la vidéo comme il dit. Dans ce sens, le responsable a souligné que « le paysage et le relief indiquent clairement que l’on se trouve en zone sahélo-saharienne ». « En pareille circonstance, il est constant que les tenues de combat utilisées par l’armée camerounaise sont toujours de type sahélien », a-t-il continué.
Soulignant « que les hommes concernés arborent des uniformes bariolés, pour certains de type forêt ». De plus, « des voix off (ont été) approximativement apposées sur des séquences visuelles », toujours selon le responsable qui estime « qu’il s’agissait d’une malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public ».
La société civile crie au scandale
Dans la vidéo, publiée mardi et vue des milliers de fois sur les réseaux sociaux, des hommes arborant des tenues militaires semblables à celles de certaines unités de l’armée camerounaise exécutent deux femmes et leurs deux enfants, à genoux. Avant de les exécuter, ces hommes les qualifient, en français, de Boko Haram, précisant que les victimes ont été capturées lors d’un assaut contre les terroristes nigérians.
La diffusion de cette vidéo très violente a provoqué la polémique et l’indignation sur les réseaux sociaux. Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Rhedac), une ONG locale, a affirmé avoir « recoupé » les informations contenues dans cette vidéo, disant être en mesure d’attester de « son authenticité ».