Les policiers camerounais qui encerclaient le domicile de Maurice Kamto, ont levé leur dispositif, ont annoncé son avocat et son parti. Kamto est le principal opposant au président camerounais Paul Biya et est de facto assigné à résidence depuis deux mois et demi.
Maurice Kamto était bloqué chez lui à Yaoundé depuis la veille de « marches pacifiques » que son parti et lui avaient organisées le 22 septembre 2020 pour réclamer notamment le départ de Biya. Il s’estimait « séquestré » à domicile et n’avaient jamais reçu aucune notification de son statut ni par la justice, ni par la police.
Rival malheureux de l’inamovible chef de l’Etat réélu en 2018 dans un scrutin contesté par l’opposition, Kamto a été emprisonné sans procès neuf mois durant en 2019 avant d’être relâché grâce à d’intenses pressions internationales.
« Le dispositif sécuritaire a été levé entièrement cet après-midi », a déclaré Emmanuel Simh, troisième vice-président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), cité par l’AFP.
Me Hippolyte Meli, l’un des avocats de l’opposant le plus virulent à M. Biya, qui dirige à 87 ans le Cameroun d’une main de fer depuis plus de 38 ans, a confirmé l’information après s’être rendu dans le quartier de la résidence de son client.
« Je crois que M. Kamto est désormais libre de ses mouvements, il n’avait pas été notifié de l’interdiction de sortir, il ne va pas attendre une notification pour se mouvoir », a assuré Simh.
« La situation du leader du MRC continuera de faire l’objet d’un examen attentif » par la justice, avait annoncé quelques heures plus tôt le gouvernement dans un communiqué, sans plus de précisions sur le sort de Kamto. Le gouvernement accuse le MRC et Kamto d’avoir tenté d’organiser un « mouvement insurrectionnel ».