Malabo et Yaoundé viennent de signer un accord de coopération en matière de défense et de sécurité transfrontalière. Les relations entre les deux pays s’étaient tendues cette année avec le lancement par la Guinée équatoriale de la construction d’un mur à sa frontière avec le Cameroun.
Cet accord a été signé par les ministres de la Défense de ces deux pays d’Afrique centrale à Sipopo, en Guinée équatoriale. Il prévoit « la prohibition de l’usage de la force entre les deux pays et la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’autre », selon un communiqué publié après sa signature.
Ses dispositions exactes n’ont pas été dévoilées par les autorités. Cet accord marque surtout un réchauffement des relations entre les deux pays. « Les nuages qui s’étaient formés progressivement ces derniers mois au niveau de nos deux frontières sont désormais dissipés » a réagi le ministre délégué à la présidence camerounaise chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo. « C’est un pas positif un jour heureux pour nos deux peuples », a renchéri le ministre équatoguinéen Leandro Nkogo Bakale.
Depuis juillet 2019, des tensions avaient éclaté entre ces deux pays, lorsque Yaoundé avait accusé la Guinée équatoriale d’avoir commencé à construire un mur à sa frontière, empiétant sur son territoire, ce qu’avait démenti Malabo.
Il y a quelques mois, la mésentente s’était ravivée avec la construction de miradors au même endroit. Début juillet, une réunion entre les deux ministres avaient déjà eu lieu à Yaoundé, où l’arrêt de la construction de ce mur avait été annoncé, le temps que les deux pays s’accordent sur le tracé de la frontière.
L’une des raisons invoquées pour justifier la construction de ce mur est l’immigration clandestine. De nombreux Camerounais tentent leur chance de l’autre côté de la frontière, en Guinée équatoriale, attirés par les opportunités créées par la manne pétrolière dans ce petit pays.
La zone frontalière de la Guinée équatoriale, du Cameroun et du Gabon, appelée zone des trois frontières, est une plaque tournante pour les échanges commerciaux, mais aussi pour des trafics. Malabo surveille particulièrement cette frontière où une trentaine d’hommes armés avaient été arrêtés fin 2017, accusés d’avoir tenté un coup d’Etat contre le président Teodoro Obiang Nguema.