Les Camerounais sont appelés à voter dimanche pour des élections législatives et municipales en partie boycottées par l’opposition.
Dans Yaoundé, la campagne électorale pour ces scrutins reportés à deux reprises depuis 2017 est très discrète: quelques banderoles incitent les passants à aller voter, à peine plus nombreuses que celles exhortant les habitants à ramasser leurs déchets.
Dans ce pays qui n’a connu qu’un seul président, Paul Biya, 86 ans dont 37 au pouvoir, le double scrutin ne déchaine pas les foules. Aussi à Yaoundé, les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti du président Biya, exultent d’avance, selon l’AFP.
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Le parti d’opposition, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, adversaire malheureux de Biya à la présidentielle de 2018, n’ayant présenté aucun candidat, le RDPC est quasiment garanti de rafler la mise une nouvelle fois – il possède déjà une majorité parlementaire écrasante (148 sièges sur 180).
La tenue de ces élections est une erreur, selon Maurice Kamto, cité par l’AFP. Et ce, compte tenu que, dans l’Ouest anglophone, les affrontements entre indépendantistes et armée ont fait plus de 3.000 morts en deux ans, et déplacé plus de 700.000 personnes, selon plusieurs ONG.
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Dans ces régions vivent la plupart des anglophones du Cameroun, qui s’estiment lésés par rapport à la majorité francophone du pays. Aujourd’hui, faire campagne dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest n’est d’ailleurs pas sans risque: des candidats de l’opposition et de la majorité présidentielle affirment avoir été attaqués par des rebelles indépendantistes depuis qu’ils ont annoncé prendre part au vote.
Des inquiétudes planaient également sur la sécurité des bureaux dans la région de l’Extrême-Nord, où les attaques du groupe jihadiste Boko Haram se sont intensifiées ces trois derniers mois.