Le Burundi et l’Union Européenne ont entamé le 2 février à Bujumbura un dialogue politique en vue de la levée des sanctions budgétaires prises contre le pouvoir burundais au début de la crise 2015. 

Ces sanctions ont été instaurées notamment pour « de graves violations des droits de l’homme » imputées alors au régime en place. Les premières sanctions sont prises dès le début de la crise. Elles ont été dirigées d’abord contre plusieurs personnalités du régime, dont l’actuel n°2 du gouvernement et ministre de l’Intérieur, le général Gervais Ndirakobuca. 

Puis l’Union européenne suspend toute aide directe au gouvernement en mars 2016, rappelle RFI. Un coup dur pour le pouvoir burundais qui perd ainsi son principal bailleur de fonds et voit s’envoler 430 millions prévus sur cinq ans. 

Mais c’est « sans effets » comme le disent à longueur de journée les communicants du régime. Au contraire, l’Union européenne et ses États membres vont perdre toute influence dans le pays, au profit de la Chine et de la Russie. Les diplomates européens ne sont plus reçus dans aucun cabinet burundais, et sur le front des droits de l’homme, la répression contre l’opposition et la société civile s’accentue. 

Jusqu’à l’arrivée au pouvoir du général Evariste Ndayishimiye, qui a hérité après 15 ans de pouvoir du président feu Pierre Nkurunziza, dont cinq ans d’une grave crise politico-économique, d’un pays devenu l’un des plus pauvres au monde. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est ainsi passé de 65 à 75% durant cette période.

« L’Union européenne et ses États membres se sont rendus compte que les sanctions étaient contre-productives, le régime du CNDD-FDD a de son côté désespérément besoin d’argent frais », analyse un diplomate africain, cité par RFI.