Cela va de mal en pis au Burundi. Depuis avril 2015 la violence s’est installée dans le pays, avec son cortège de cadavres. Le président Pierre Nkurunziza s’entête et ne recule devant rien.
Tentative de coup d’Etat et maintien au pouvoir
Après l’echec du coup d’Etat sanglant ourdi contre lui, il a pu regagner Bujumbura et utiliser la force pour obtenir un troisième mandat que la Constitution ne lui permettait en principe pas de briguer.
Depuis, l’horreur règne dans le pays : meurtres et assassinats sont monnaie courante et l’impuissance de la communauté internationale laisse la voie libre à un éventuel génocide.
La communauté tutsie massacrée
L’ONU vient d’affirmer que les massacres en cours ciblent l’ethnie tutsi, minoritaire au Burundi avec environ 15% de la population.
L’Union Africaine (UA) qui s’était émue de la situation a récemment décidé d’envoyer 5 000 soldats dans le pays pour aider à stabiliser la situation, avec ou sans l’aval du pouvoir en place. Mais ce projet n’a pas encore pris forme, et pendant ce temps le sang continue de couler.
Enjeu régional
Si cela continue le Rwanda pourrait intervenir car on voit mal comment le président tutsi Paul Kagamé resterait les bras croisés pour regarder ses frères se faire exterminer.
Alors un conflit ouvert éclaterait entre les deux pays où la composition ethnique est identique. Le Rwanda compte également 15 % de Tutsis.
Ce qui se passe au Burundi rappelle le génocide rwandais du milieu des années 1994. Cette triste période avait traumatisé la région, et les plaies ne sont pas encore totalement cicatrisées plus de vingt ans après.
Le régime de Bujumbura est dans le déni et semble s’autoriser tous les droits, voire toutes les dérives, avec à sa tête un président lunatique qui tient fermement les rênes du pouvoir.
Faiblesse(s) de l’UA
Seule la force pourrait stopper le président burundais comme l’a bien compris l’UA. Mais cette dernière a-t-elle les moyens de mettre en œuvre ses resolutions ?
Ses différentes mises en demeure pour le déploiement des 5000 soldats de la mission de stabilisation baptisée MAPROBA n’ont pas été suivies d’effet.
Pierre Nkurunziza y a jusqu’à présent opposé un refus ferme et déterminé.
Urgence à venir
Ce sont finalement les chefs d’Etat africains qui vont devoir trancher lors de la réunion prévue fin janvier. Il serait étonnant qu’ils choisissent la fermeté absolue.
Cependant, le sang continue d’irriguer les tensions sociales et politiques au Burundi. Si les violences se poursuivent, il est impossible que le Rwanda ne soit pas éclaboussé d’une manière ou d’une autre. Un horizon incertain pourrait alors s’ouvrir.
L’ONU pourrait avoir à épauler l’UA pour parer au plus pressé avant qu’un véritable génocide ne s’enclenche. Il y a urgence.