Le Burkina est l’un des pays faisant face à de forts risques terroristes

Les attaques armées se multiplient au Burkina Faso. Au moins 33 civils ont été encore tués, jeudi dernier, dans un village situé à l’Ouest du pays. La menace djihadiste de plus en plus forte, notamment dans les régions du Sahel, du centre-nord et du Nord, pousse les populations à fuir leurs habitations. Selon le rapport mensuel du Conseil national de secours et de réhabilitation (Conasur), publié vendredi dernier, le pays a atteint la barre des 2 millions de déplacés en fin mars.

Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga a publié, samedi 13 mai, un communiqué pour annoncer qu’une attaque a été perpétrée, jeudi dernier, vers 17 h00, heure locale, dans le village de Youlou, dans le département de Tchériba, situé dans la province du Mouhoun, dénonçant « une attaque lâche et barbare ».

« Des hommes armés ont pris pour cible les paisibles citoyens occupés à leurs activités de maraîchage au bord du fleuve », indique-t-il, parlant d’un bilan provisoire déjà très lourd de 33 civils tués et précisant que « des actions de sécurisation sont en cours ».

Des hommes «lourdement armés », circulant à motos, auraient tiré sur les maraîchers sans distinction, ont déclaré des sources locales citées par l’Agence France Presse, soulignant que les victimes ont été inhumées vendredi.

Ces dernières semaines, plusieurs attaques ont eu lieu dans le pays, notamment dans le Centre-Est et le Nord, faisant de nombreux morts, particulièrement chez les supplétifs civils de l’armée et les militaires.

L’Etat d’urgence prolongé de 6 mois

L’Etat d’urgence en vigueur depuis mars, dans 8 des 13 régions du pays, a d’ailleurs été prolongé de 6 mois, vendredi dernier, par l’Assemblée nationale.

Conséquence de ces attaques répétées, le Burkina Faso a franchi la barre des 2 millions de déplacés internes fin mars, selon le rapport mensuel du Conseil national de secours et de réhabilitation (Conasur) publié, vendredi.

Les déplacés, en majorité des enfants, des régions du Sahel, du Centre-Nord et du Nord, ont fui leurs habitations à cause de la menace djihadiste et ont rejoint les villes alentours. Ils viennent le plus souvent des provinces du Soum, du Sanmatenga, du Gourma ou encore du Loroum.

La ville de Djibo accueille actuellement le plus grand nombre de déplacés internes, selon le document. Le chef-lieu de la province du Soum accueille 270 000, soit 13% des déplacés, alors qu’Ouahigouya, le chef-lieu de la région du Nord, en accueille 147 000.

Par ailleurs, indique encore le document, plus de 58 % des déplacés sont des enfants, soit au total 1 200 000 personnes. Selon le HCR, la situation de ces déplacés est très alarmante et il est difficile de leur acheminer l’aide humanitaire.