Le Lieutenant-colonel Damiba qui s’est emparé du pouvoir au Burkina, a rencontré une délégation de chefs d’Etats-majors de pays membres de la CEDEAO ,ce jour à Ouagadougou.
Cette Mission conduite par le Général Béhanzin, qui dirige la Commission paix et sécurité de la CEDEAO, doit évaluer la situation dans le pays.
Elle sera suivie demain (lundi), par une autre, ministérielle ,celle-là, qui va aussi avoir des entretiens avec les nouvelles autorités putschistes .
Les rapports de ces deux Missions permettront aux chefs d’Etat qui vont se réunir le 3 février, de prendre les décisions idoines concernant d’éventuelles sanctions.
Le Lieutenant-colonel Damiba, qui ne s’est exprimé publiquement qu’une seule fois, avait affirmé solliciter la coopération de la communauté internationale.
Il a certainement réaffirmé sa disponibilité au dialogue ; mais devra poser des actes qui confirment ses déclarations.
Par exemple ,en proposant un chronogramme pour la restitution du pouvoir aux civils. Il faudrait aussi qu’il formule des demandes d’aides précises et agisse pour calmer les dérives populistes dans le pays.
Les manifestants qui brandissent des drapeaux russes font fausse route ,car si la Russie avait les moyens de sortir les pays africains des difficultés qui les assaillent ,cela se saurait.
La Russie est un pays économiquement à la traine des pays occidentaux, malgré ses armes nucléaires, et son programme spatial qui sont l’arbre qui cache la forêt de sa faillite économique qui se reflète sur le niveau de vie de ses habitants. Il y a surtout que son régime politique autoritaire est un modèle repoussant.
L’Afrique se bat pour la démocratie ,la liberté et le développement économique. Cet objectif est bien la priorité continentale ,non le recours à des mercenaires et à un pays où règne l’autoritarisme.
Certes, il y a des armées à restructurer ,comme au Burkina, au Mali et en Guinée ,pour les rendre plus professionnelles et plus efficaces.
Pour faire face aux terroristes ,tout en permettant aux populations de vivre librement en démocratie. Pas sous dictature militaire !
C’est pourquoi, les coups d’Etat militaires populistes sont un danger continental, en tant qu’ils donnent l’illusion d’être la solution à l’offensive djihadiste et terroriste .
Si tel était le cas ,pourquoi les régimes d’Amadou Toumani Touré et Sanogo au Mali, n’ont pas pu prévenir le fléau ?
Dans ces pays très pauvres que sont le Mali et le Burkina, la « solution militaire » est une fiction, c’est « l’opium du peuple », qui est manipulé pour cibler la CEDEAO. Celle-ci défend l’Etat de droit, l’ordre constitutionnel, à juste raison.
Il faut se poser la question de savoir si ,derrière les manifestations anti-CEDEAO, il n’y a pas des pro-islamistes qui se cachent. Il est fondamental d’exercer son esprit critique et de dénoncer ceux qui, sous couvert d’anti-occidentalisme, appellent de leurs vœux l’avènement de sociétés totalitaires.
Le Burkina ,le Mali et la Guinée sont à un tournant de leur histoire ,avec des putschistes sans vision, qui essaient de manipuler les populations.
Ils cherchent à faire basculer leur pays dans une régression historique, dans l’Afrique des années 60 et 70 où les coups d’Etat se sont multipliés et n’ont rien apporté aux populations, sinon davantage de misère et de privation de liberté. Depuis le « sommet de la Baule, en 1990 »,la démocratisation a gagné beaucoup de terrain ; mais le combat continue.
Des ennemis de la démocratie ,profitent de ses opportunités pour la combattre et l’abattre.
Comment comprendre que des opposants dans plusieurs pays démocratiques ,soutiennent ouvertement les putschistes maliens, notamment ?
Ils soutiennent même des Islamistes.
La CEDEAO a du pain sur la planche et va devoir, comme avec le régime dictatorial de Jammeh ,en Gambie, agir avec force pour mettre au pas les militaires putschistes en Guinée, au Mali et au Burkina.