Blaise Compaoré, ex-président du Burkina Faso, s’est entretenu à Abidjan avec un ministre burkinabé venu le voir pour « poser les bases » de la réconciliation. Il s’agit d’une première, depuis la chute de l’ex-président en 2014.
Blaise Compaoré, qui vit en Côte d’Ivoire depuis qu’il a été renversé par une insurrection populaire, a rencontré dans la plus grande discrétion le 6 mai à Abidjan le ministre burkinabé de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré.
La rencontre n’avait pas été annoncée et aucun des participants n’en a fourni de compte rendu, selon l’AFP.
« Les échanges ont porté sur la question de la réconciliation nationale, et bien entendu des conditions du retour de M. Compaoré » dans son pays, selon un cadre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti fondé par Blaise Compaoré, cité par l’AFP. Il a rappelé que ce retour était « une promesse » faite par le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré pendant sa campagne électorale de novembre 2020.
Blaise Compaoré, qui a obtenu la nationalité ivoirienne, doit être jugé au Burkina Faso pour son rôle dans l’assassinat du président Thomas Sankara lors du coup d’Etat de 1987 qui l’a porté au pouvoir, où il est resté pendant 27 ans.
Si juridiquement l’extradition de Blaise Compaoré de Côte d’Ivoire est possible, il est rare qu’un pays extrade ses propres ressortissants. Le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara a été renvoyé le 13 avril devant le tribunal militaire de Ouagadougou par la juridiction d’instruction, après la confirmation des charges de « complicité d’assassinats »et « d’attentat à la sûreté de l’Etat » contre 14 personnes, dont M. Compaoré.