Ils seront 13 à briguer le fauteuil présidentiel, le 22 novembre au Burkina. Ainsi en a décidé le conseil constitutionnel qui a validé ce nombre de candidatures.
Le curieux est que celle de Isaac Zida, ancien président de la transition est retenue alors que l’intéressé est toujours en exil au Canada et risquerait d’être arrêté s’il revient au pays où il a été radié de l’armée « pour désertion en temps de paix ». Et, plus grave, où des accusations de corruption sont portées contre lui.
L’autorité judiciaire n’a pas tenu en compte ces considérations en validant sa candidature. Toutefois, à 4 jours du scrutin Zida n’a pas encore foulé le sol burkinabé. Les candidats les plus en vue, eux sillonnent le territoire et multiplient les promesses.
C’est le cas du président sortant Roch Christian Kaboré qui cherche un deuxième mandat. Il peut se prévaloir d’un bilan économique qui tenait la route jusqu‘à l’avènement de la covid19.
La difficulté majeure pour lui est l’incapacité de son gouvernement à combattre efficacement les terroristes qui sont en terrain conquis au Nord du pays. Et qui multiplient les attaques sanglantes contre les civils et les soldats. Il faut craindre que dans de nombreuses localités peu protégées le vote sera problématique.
Côté bilan donc, Kaboré a des soucis à se faire face à une rude concurrence menée par Diabré qui était arrivé second en 2015. L’homme est crédible et a une expérience qui impose le respect aussi bien sur le plan professionnel que sur celui de la gestion des affaires publiques.
Autre figure de proue qui devrait attirer beaucoup d’électeurs : Constant Komboigo, riche homme d’affaires adoubé par l’ex-président Blaise Compaoré dont la formation politique, le CDP est autorisé à participer à la présidentielle, 6 ans après que le tombeur de Sankara a été chassé du pouvoir par une révolte populaire..
Compaoré soutient publiquement Komboigo et l’a fait savoir.
Les résultats du scrutin montreront si le régime CDP a encore de beaux restes au Burkina ou pas. L’enjeu politique est de taille pour une éventuelle restauration ou la confirmation d’un divorce radical.
L’évident est que Compaoré a encore des partisans chez lui et, d’ailleurs aussi bien Kaboré que Diabré ont été des dignitaires de son régime ,avant de couper le cordon ombilical. Diabré a même fait des appels du pied à l’ancien président en exil en Côte d’Ivoire qui ne fait pas mystère de sa volonté de rentrer au bercail.
Le rendez-vous électoral du 22 novembre est une équation à mille inconnues. Kaboré semble tenir la corde, mais la course est ouverte, dans un contexte de pandémie, de terrorisme et de paupérisation d’une grande partie de la population.