Comme ses voisins ivoiriens Gbagbo et Soro, Zida a été investi candidat par ses partisans pour participer à la présidentielle de son pays, le Burkina Faso.
Comme ses voisins, il est empêché par la justice de fouler le sol de son pays sous peine d’être arrêté et emprisonné. Dans son cas pour « désertion et refus d’obéissance ». Contrairement à Gbagbo et Soro, Zida était un homme de tenue, un militaire qui a été bombardé premier ministre de la transition à la chute de Blaise Compaoré.
A l’avènement du Kaboré-qui brigue un nouveau mandat présidentiel-il s’était rendu au Canada pour des soins médicaux et n’est jamais revenu chez lui. Il vit donc en exil et ce choix politique lui a valu d’être radié de l’Armée et poursuivi pour « désertion et refus d’obéissance ». Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui.
Tout cela, ses partisans le savent et n’ignorent donc pas qu’il sera arrêté dès qu’il met pied au Burkina. Pourquoi donc lancer sa candidature ,en grands pompes, comme ils l’ont fait, tout en sachant parfaitement, qu’il n’y a aucune chance qu’il puisse revenir au pays ? Pour faire de la politique politicienne comme dans les cas de Gbagbo et de Soro.
Ces derniers déjà condamnés à de lourdes peines en Côte d’Ivoire n’ont aucune possibilité pour revenir et, surtout obtenir les moyens légaux pour participer à la présidentielle du 31 octobre. Ils sont radiés des listes électorales et ne sont donc ni électeurs ni éligibles. Zida n’en est pas encore là, mais il est tout aussi empêché.
Finalement ses partisans ont annoncé que son retour est différé. Il faut s’interroger sur ce cinéma politique qui pollue les grands rendez-vous électoraux en Afrique. Au Sénégal, la même mise en scène avait prévalu concernant Karim Wade et Khalifa Sall. Au bout du compte ni l’un ni l’autre n’ont participé à la présidentielle.
Et, tout le monde savait qu’il en serait ainsi parce qu’ils ne remplissaient pas les conditions impératives pour participer au scrutin.
Leur situation légale n’a pas encore changé, malgré les déclarations fantaisistes de certains avocats. Dans l’état actuel des choses, seule une amnistie pourrait rendre possible leur éventuelle participation à une élection.
Il faut donc fustiger les démarches confusionnistes qui créent des tensions inutiles et polluent les joutes électorales en Afrique. Dans tous les pays du monde ,il y a des critères à remplir pour pouvoir participer à des élections.
N’est pas candidat qui veut.