Une opération militaire est en cours au Burkina Faso, dans l’extrême Nord du pays, à Oudalan. L’armée burkinabè y opère notamment des frappes aériennes qui ont fait plusieurs victimes civiles, mercredi 14 septembre, dans cette province située aux frontières du Mali et du Niger, selon plusieurs sources locales citées par RFI.

Mercredi 14 septembre dernier, vers 18 heures, des frappes ont eu lieu vers Timbolo, une localité située à la frontière avec le Mali. Mais ces frappes ont touché des maisons dans lesquelles se trouvaient des femmes et des enfants. 

Deux jours auparavant, un détachement militaire de Déou avait été attaqué par des hommes armés, provoquant une riposte de l’armée burkinabè. L’armée avait déployé les gros moyens pour organiser la riposte, notamment des hélicoptères envoyés vers Gorom Gorom. 

Une autorité locale citée par RFI affirme que plusieurs bases terroristes ont été démantelées. Le président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’était d’ailleurs rendu dans la région la semaine dernière pour décorer et encourager des soldats. 

Malheureusement, des populations locales font les frais de cette riposte et de cette guerre menée contre les terroristes, selon des sources locales.

En avril dernier déjà, au moins 17 organisations de la société civile avaient dénoncé des exactions de l’armée dans l’Oudalan. Mais le chef d’État-major burkinabè avait démenti de telles allégations.

L’Oudalan, zone frontalière avec le Mali et le Niger, est considérée comme une zone « d’intérêt militaire » comme d’autres,  mises en place en juin par les autorités. Toute présence humaine est interdite dans ces zones. Pour l’heure, l’armée burkinabè n’a donné aucune information sur l’opération militaire en cours dans l’Oudalan. 

De plus en plus de voix s’élèvent au Burkina Faso pour dénoncer l’incapacité de l’armée à gérer la crise terroriste qui sévit dans le pays depuis plusieurs années maintenant. Des organisations de la société civile et des partis politiques ont récemment appelé à l’éviction de la junte militaire qui a pris le pouvoir au Burkina Faso depuis le coup d’Etat de janvier dernier qui a renversé l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré.